Les flux d'hydrocarbures en volume et en importance s'opèrent aujourd'hui aux Etats-Unis. Mais cela va changer, une demande additionnelle en pétrole, mais aussi en gaz viendrait de pays émergents comme l'Inde et la Chine, deux pays à l'industrie tournée à l'exportation. Les pays d'Asie, plus le Moyen-Orient, constitueront ainsi un grand marché d'avenir, une destination inscrite dans l'agenda des pays gaziers, dont l'Algérie. Déjà que l'Algérie dispose d'un certain nombre de projets d'hydrocarbures en partenariat avec des pays asiatiques, à commencer par la Chine. Mais le nouvel eldorado du gaz demeure difficile, parce que l'éloignement peut poser problème. Pas moyen de le contourner ? L'Algérie semble avoir engagé des prospections en vue d'écourter le parcours la séparant de l'autre côté du globe. L'Egypte pourrait être un bon port d'attache à partir duquel les exportations algériennes devraient être acheminées vers l'Inde ou la Chine. Les deux pays sont liés par un bon nombre de projets. Il y a quelques mois, un accord a été conclu entre Sonatrach et deux entreprises publiques égyptiennes exerçant dans le secteur de l'énergie. L'accord a donné lieu à la création d'une société mixte appelée à mettre en œuvre des projets en matière d'exploration pétrolière et gazière en Algérie et en Egypte. Il est question, dans un premier temps, d'investir une vingtaine de millions de dollars. C'est productif, l'Egypte demeurant un important client de l'Algérie, et cela permettra de dégager des débouchés, notamment pour le GPL, un carburant que l'Algérie produit en quantité suffisante pour couvrir les besoins du marché national et en exporter. L'Algérie vend, entre autres, à l'Egypte de l'essence et lui achète du gasoil. Parce qu'il ne dispose pas de capacités de raffinage importantes, notre pays importe pour trois cents millions de dollars de gas-oil chaque année. En matière de valorisation des hydrocarbures, il a été enregistré la mise en production de la raffinerie de condensat de Skikda d'une capacité de cinq millions de tonnes/an et la réalisation en cours de plusieurs autres projets de GNL : GL2 Skikda d'une capacité de production de 4,5 millions de tonnes/an et GL3Z Arzew d'une capacité de 4,7 millions de tonnes/an en plus de 3 trains GPL Arzew, d'une capacité de 3 millions de tonnes/an. Il faut dire que, dans le secteur gazier, l'Algérie a réussi de grands challenges en augmentant, ces dernières années, sensiblement ses capacités d'approvisionnement du marché gazier de l'Europe, un espace libéralisé en 1998 par l'UE, c'est aussi un marché aux fournisseurs multiples, ce qui pourrait accroître la concurrence entre producteurs de gaz. Et, à ce niveau la métamorphose des marchés gaziers, le repérage de nouvelles destinations d'exportation sont plus qu'une nécessité. Y. S.