Dans le cadre du processus de contractualisation entré en vigueur en janvier dernier, des lecteurs de la carte Chifa ont été installés au niveau des hôpitaux en vue d'identifier un certain nombre d'informations nécessaires pour la prise en charge du malade. C'est ce qu'a indiqué hier, à l'APS, M. Youcef Benkaci, conseiller au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, chargé des TIC (technologies de l'information et de la communication) et de la contractualisation. Il a souligné que l'autre instrument introduit dans le cadre de la contractualisation consiste en la mise en place, dans les bureaux d'entrée des hôpitaux, d'un système d'interrogation à distance des assurés sur la base de données situées au niveau de la CNAS : «Ce système permet d'obtenir, pour celui qui ne dispose pas de la carte Chifa, la possibilité de rechercher son nom sur le fichier national des assurés sociaux et d'avoir les informations nécessaires pour sa prise en charge.» M. Benkaci précisera que 235 hôpitaux (CHU, EHS, hôpitaux généraux) disposent d'un bureau d'entrée dotés de moyens informatiques et de réseaux de communication suffisants, alors qu'un système informatisé de comptabilité et de gestion a été introduit, au préalable, au niveau des établissements de santé en coordination avec le ministère des Finances. Il ajoutera que «cette opération sera généralisée aux 300 établissements publics de santé dans un délai de 13 mois». Ce même responsable, précisera qu'«il a été décidé dans un premier temps d'appliquer le processus de contractualisation sur tout ce qui est hospitalisation» mais que «cela nécessitait d'abord la réhabilitation des bureaux d'entrée pour améliorer le séjour du malade à l'hôpital». Ainsi, selon lui, il fallait au préalable «mettre en place un système capable de prendre en charge toutes les informations liées au malade depuis son entrée jusqu'à sa sortie de l'hôpital avec tous les actes qui lui ont été prodigués et tous les diagnostics de santé nécessaires». Dans cette optique, souligne-t-il, «un médecin chargé de la vérification et de la validation de l'ensemble des dossiers concernant les malades a été affecté au niveau de chaque bureau d'admission de l'hôpital» «afin d'améliorer le niveau de fiabilité de l'information et de veiller à la cohérence entre le diagnostic et les actes prodigués au malade. Ce médecin est considéré comme l'interlocuteur principal des médecins-conseils de la Sécurité sociale». Evoquant les moyens mis en place pour mener à bien cette opération, M. Benkaci dira que «quelque 5 300 agents ont été mobilisés pour la gestion de 600 bureaux d'entrée au niveau des hôpitaux concernés par le système de contractualisation entre le ministère de la Santé et la CNAS. En tout, 1 800 nouveaux postes de travail ont été créés pour les besoins de la contractualisation, auxquels il faudra ajouter les 3 500 personnes qui y travaillent actuellement au niveau des 600 bureaux d'entrée des hôpitaux». A propos de l'avancement du processus de contractualisation, il a expliqué que «la nomenclature des actes professionnels des médecins, des pharmaciens, des chirurgiens-dentistes et des auxiliaires médicaux a été finalisée et adoptée en 2006, alors que les travaux relatifs à la tarification ont été entamés en octobre de la même année». «Cette nomenclature regroupe l'ensemble des actes applicables aussi bien en milieu hospitalier qu'en milieu ambulatoire ou en médecine privée. Il s'agit de 9 000 actes tarifiés, dont 7 000 actes médicaux, le reste étant des actes de laboratoire et de radiologie», a-t-il poursuivi. Assurant que tous les moyens sont mis en place par le ministère de la Santé pour l'application de ce nouveau système, M. Benkaci a souligné que le système de contractualisation, introduit dans le cadre de la réforme hospitalière, «est intervenu avec l'apparition de certains dysfonctionnements dans les systèmes de santé et de Sécurité sociale». Selon lui, «il fallait mettre en place de nouveaux dispositifs pour parer à ces dysfonctionnements». Il a rappelé que ce nouveau système vise «à redéfinir la nature des relations entre les organismes de Sécurité sociale et les établissements publics de santé, afin de mieux connaître le statut des usagers du système public de soins (assuré social, ayant droit d'un assuré social, démuni, non- assuré social...), et assurer une plus grande transparence dans les relations entre les bailleurs de fonds, dont les organismes de Sécurité sociale, et les prestataires de soins». Il s'agit, ajoutera-t-il, d'«assurer une meilleure maîtrise des dépenses de santé de la Sécurité sociale» et de «garantir une plus grande efficacité dans le fonctionnement du système public de soins et une amélioration de la qualité de la prise en charge hospitalière des assurés sociaux». Ainsi, confirme-t-il, «l'application de ce nouveau système permet une offre de soins qualitative au profit de tous les malades (tant assurés que non assurés) avec le moins de frais possible, outre la réduction de la durée de séjour du malade au niveau de l'hôpital». A. B.