Photo : Riad L'investissement privé enregistre un retard au niveau de la wilaya de Bouira. La paralysie des nombreux projets est due à des problèmes du foncier et des concessions, problèmes qui devraient être réglés avec l'application de la décision du wali allant dans le sens du déblocage de la situation. La bureaucratie n'y est pas étrangère. D'ailleurs, plusieurs organismes, dont les Domaines, l'agence foncière de la wilaya et la Sonelgaz, ont été interpellés par le wali sur ces comportements qui freinent les bonnes volontés. On a également appris que, sur 800 dossiers d'investissement acceptés par la commission du Calpi de la wilaya de Bouira depuis 1994, 600 projets n'ont jamais démarré. Plus de 500 d'entre eux risquent d'être annulés, leurs promoteurs ayant retardé leur lancement en dépit de l'accord obtenu auprès des responsables concernés. Face à tous ces blocages, les Bouiris prennent leur mal en patience et attendent que le développement trouve le chemin de leur wilaya. Certains villages espèrent toujours leur raccordement au gaz naturel, à l'image de ces trois contrées de la commune de Haïzer dont les habitants sont sortis protester et crier leur colère devant le siège de l'APC contre l'annulation de ce projet pourtant inscrit par les services de la direction des mines. L'approvisionnement en gaz butane se fait dans des conditions difficiles en raison notamment de la dégradation des routes. Les agriculteurs de cette wilaya sont, quant à eux, dans l'expectative partagés entre l'inquiétude de voir leur récolte infestée par la septoriose et la satisfaction devant les prévisions d'une bonne production de céréales qui pourrait atteindre 1,6 million de quintaux. De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Les responsables locaux n'ont cessé de rassurer les promoteurs et les porteurs de projets d'investissement en leur affirmant que des mesures seront prises pour lever toutes les contraintes qu'ils avaient rencontrés et qui bloquent les investisseurs ces dernières années à Bouira. Une décision a été prise dans ce sens par le wali, lors d'une réunion avec la commission locale de localisation et promotion de l'investissement (CALPI), tenue la semaine dernière. Ainsi, des localités de cette wilaya où le problème du chômage se pose avec acuité connaîtront la relance des projets dans différents secteurs, notamment l'agriculture. Ce secteur englobe, en effet, une grande partie des projets en question, avec des abattoirs à Bechloul, Aït Laaziz, Aïn Bessem et M'Chedallah, deux chambres froides à Lakhdaria et à Aïn Bessem, et des unités de production de lait et dérivés et de transformation des viandes à Aït Laaziz. L'ensemble de ces projets, «demeurés en instance pour cause de problèmes de foncier et de concession», ont fait l'objet d'une décision du wali qui a insisté sur l'impérative «accélération de l'aplanissement de leur situation» par les services concernés représentés par la Direction des domaines, concernant l'accord du droit de concession, et la Direction de l'urbanisme et de la construction (DUC) pour ce qui est du permis de construction. Cette réunion avec le CALPI a également permis d'attirer l'attention sur plusieurs autres projets bloqués, malgré le feu vert signifié depuis plus de quatre années pour leur réalisation. «17 projets à travers la wilaya, en plus de 25 autres implantés au niveau du grand boulevard de la ville de Bouira, sont concernés par cette mesure», selon la commission du CALPI. Par ailleurs, sur les 800 dossiers d'investissement acceptés par la commission du CALPI de la wilaya depuis 1994, les services de celle-ci dénombrent près 600 projets qui n'ont pas démarré à ce jour. Pour la wilaya de Bouira, les responsables avaient déclaré l'an dernier que 2009 serait l'année de la concrétisation de l'investissement dans la wilaya, à travers des facilités qui ont été accordées aux investisseurs et les zones d'activités qui furent créées pour attirer le maximum d'opérateurs désirant lancer des projets créateurs de richesses et d'emplois dans la région. Toutefois, ces prévisions optimistes furent contrariées sur le terrain par plusieurs obstacles, qui ont engendré, d'un côté, pour les concernés, le blocage de plusieurs projets et empêchent l'administration chargée de ce secteur d'avoir une situation claire sur l'investissement dans la wilaya. A cet effet, on parle de 511 projets qui devaient faire l'objet d'annulation, pour lesquels les promoteurs n'ont donné aucun justificatif sur leur non-lancement et ce, depuis l'obtention de l'avis favorable de la part des responsables du secteur. En effet, lors d'une rencontre de bilan tenue au niveau de la wilaya, à laquelle la presse locale a été invitée, le responsable de l'exécutif a déploré l'état des lieux dans lequel se trouvent plusieurs projets. Ce dernier a eu à interpeller plusieurs fois les directeurs des domaines, de l'agence foncière de la wilaya, les représentants de la Sonelgaz et d'autres organismes afin de mettre fin aux attitudes bureaucratique qui freinent le lancement de certains projets et l'implantation des entreprises. Par la même occasion, les responsables se sont interrogés sur l'absence remarquée de plusieurs propriétaires de projets non lancés, du moins pour s'expliquer sur les causes de la non-concrétisation de leur investissement. Ce qui a été qualifié par les personnes présentes de manque de vision et de crédibilité de la part de ces derniers. Toutefois, 17 investisseurs ont marqué leur présence, certains sont même venus avec leur bureau d'études pour justifier les retards de réalisation, en en faisant endosser la responsabilité à l'administration et à la commission du CALPI qui ont, selon eux, géré leurs dossiers avec des lenteurs et des entraves.