Selon le rapport présenté le 12 avril à Bruxelles, le développement des énergies renouvelables dans l'UE nécessitera en moyenne 52 milliards d'euros d'investissements par an jusqu'en 2050. Deux pays comme la France et l'Espagne seront prépondérants dans cette action. Elaboré par l'European Climate Foundation, ce rapport indique que le solaire et l'éolien sont les deux principales sources d'énergies renouvelables appelées à remplacer le pétrole, le gaz et le charbon d'ici à 2050. Aussi, toujours selon le même document qui sera remis aux commissaires européens au Climat, Connie Hedegaard, et à l'Energie, Gunther Oettinger, ainsi qu'au ministre espagnol de l'Industrie, Miguel Sebastian, dont le pays assure actuellement la présidence tournante de l'UE, l'Espagne doit devenir le principal producteur d'énergie solaire de l'UE. Son réseau acheminera l'essentiel de la production solaire d'Afrique du Nord via le détroit de Gibraltar. La France, pour sa part, tient un double rôle. Elle devrait produire une partie substantielle de l'énergie éolienne de l'UE et, compte tenu de sa situation centrale, elle est la plaque tournante du transit de l'électricité produite en Espagne et au Royaume-Uni vers le nord et l'est de l'UE. Le réseau existant entre l'Espagne et la France a actuellement une capacité de 1 GW. Il devra être portée à 47 GW en 2050. Celui entre la France et l'Allemagne devra passer de 6 à 20 GW, celui entre la France et le Royaume-Uni de 2 à 12 GW et celui entre la France et l'Europe centrale de 3 à 15 GW, précise l'étude dont les grandes lignes ont été reprises par les agences. Les investissements s'élèveront à 52 milliards d'euros en moyenne par an, soit 2,5% du montant total des dépenses annuelles de l'UE, précise le rapport. A titre de comparaison, l'UE investit 58 milliards par an pour ses infrastructures routières. L'UE s'est engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 80% pour 2050 et s'est fixé une triple contrainte dès 2020 : réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 20% par rapport à leurs niveaux de 1990, porter à 20% la part des renouvelables dans sa consommation d'énergie et réaliser 20% d'économies.