Dans un communiqué rendu public hier, le Fonds monétaire international annonce avoir entériné une augmentation du plafond des ressources que peuvent lui prêter ses Etats membres à 550 milliards de dollars contre 50 milliards auparavant. Cette décision a été formellement prise par la plus haute instance de décision du Fonds, son conseil d'administration, un an après l'engagement des pays riches et émergents du G20 de tripler les ressources du FMI, à 750 milliards de dollars, selon la même source. L'augmentation des ressources du Fonds provient de l'accroissement de la capacité des «nouveaux accords d'emprunt» (NAE), cadre dans lequel trente-neuf Etats membres peuvent contribuer aux ressources du FMI en plus des quotes-parts, qui sont les contributions ordinaires des 186 États membres du FMI à son capital. Dans les faits, le Fonds a déjà signé avec 17 États membres, dont 11 de l'Union européenne, des accords qui lui permettent d'obtenir à tout moment auprès d'eux jusqu'à 248 milliards de dollars à ce jour, soit par un emprunt, soit en leur vendant des obligations. «L'expansion et l'élargissement des NAE apportent une base multilatérale très solide aux efforts du Fonds dans la prévision et la résolution des crises, un élément essentiel de renforcement de ses ressources obtenues par les quotes-parts», a déclaré le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, cité dans le communiqué. L'augmentation des ressources du Fonds doit permettre à l'institution de prêter davantage aux pays qui pourraient avoir besoin de son aide. Et c'est le cas de la Grèce qui traverse aujourd'hui une crise et qui pourrait donc solliciter un prêt du FMI. Ce dernier devrait osciller selon les prévisions entre 10 et 15 milliards d'euros. Il viendra s'ajouter à l'aide des pays membres de l'Eurozone, estimée à 30 milliards d'euros. Par effet de hasard, l'annonce du FMI intervient au lendemain d'un accord entre dirigeants européens sur les termes financiers de ce plan d'aide à la Grèce. Une émission de bons du Trésor sur six mois et un an a été lancée hier en Grèce pour un montant de 1,2 milliard d'euros, concrétisant le retour du pays sur les marchés après la mise en place du plan d'aide qui lui a été accordé par les pays européens. Selon la comptabilité générale de Grèce, chacune de ces émissions porte sur un montant de 600 millions d'euros. Le résultat de cette émission surveillée de près par les investisseurs internationaux doit être connu à la mi-journée. Elle constitue «un test» de l'attitude des marchés face à la Grèce après la concrétisation du plan européen, estiment les spécialistes. Elle reste toutefois «sans grande portée car la somme est faible et ce genre d'émission est en général souscrit par les banques locales et les particuliers qui en retirent une exemption fiscale», explique-t-on. Les bons doivent être distribués par les intermédiaires agréés des autorités grecques, des banques nationales et étrangères, ainsi qu'auprès de particuliers grecs sous certaines conditions, avait indiqué la semaine dernière l'organisme grec de gestion de la dette, annonçant l'adjudication de ces titres. L'annonce par les pays de la zone euro d'un plan inédit d'aide financière a provoqué lundi une chute spectaculaire des coûts auxquels Athènes devrait emprunter sur les marchés obligataires, notamment pour le taux des obligations d'une maturité de deux ans qui est passé à 6,30% contre plus de 7% jeudi. Le taux des obligations à deux ans a continué à diminuer hier, à 5,996% en milieu de matinée. Lors de la dernière émission de bons du Trésor par la Grèce en janvier, le rendement était ressorti à 2,2% pour les titres à un an et à 1,38% pour ceux à six mois. R. E.