Après les prévisions alarmantes du FMI, selon lesquelles la récession actuelle de l'économie mondiale sera la plus longue et la plus pénible dans les annales économiques, de ce fait, l'étendue de la crise économique et les remèdes à élaborer, seront à l'ordre des débats de l'assemblée de printemps, que le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale organisent annuellement à Washington. En effet, le Comité monétaire et financier international (CMFI) doit aussi évoquer l'accroissement des ressources du FMI destinées à mieux répondre aux défis des ces prochaines années. C'est dans ce domaine que l'assemblée de printemps devrait fournir du concret. A défaut de décision formelle, «l'objectif est de donner un programme de tâches clair à la direction du FMI pour faire avancer les choses», explique à l'ATS, Paul Inderbinen, chef de la section FMI et financements internationaux au Département fédéral des finances (DFF). En outre, les souscriptions de quotes-parts des pays membres constituent la principale source de financement mais le Fonds peut compléter par l'emprunt. Un certain nombre de pays se tiennent prêts à apporter des concours additionnels par le biais des Accords généraux d'emprunt (AGE) et des Nouveaux accords d'emprunt (NAE). Dans cette optique, les NAE, en vigueur depuis une dizaine d'années, lient 26 Etats dont la Suisse. L'idée est d'élargir le cercle des membres, par exemple aux BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine). Et le montant global, qui est actuellement de l'ordre de 50 milliards de dollars doit être augmenté. Par ailleurs, et afin d'aider les pays africains à surmonté la crise, la Banque mondiale a décidé d'accroître son aide au développement à l'Afrique afin de lui permettre de faire face à la crise. Dans cette perspective, la BM a annoncé une augmentation de ses investissements dans les infrastructures de 600 millions de dollars à 3,6 milliards de dollars et dans l'agriculture de 430 millions de dollars à 1,05 milliard de dollars. Selon Mme Ezekwestili, vice-présidente de la région d'Afrique de la Banque mondiale le fonds des infrastructures a pour objectif d'améliorer la plupart des structures en Afrique aux normes comparables à celles en Europe et en Amérique. Pour sa part, le FMI a doublé le plafond de ses aides aux pays pauvres «gravement atteints par la crise économique mondiale». L'annonce a été rendue publique, jeudi ; ces plafonds qui pouvaient déjà être dépassés à titre exceptionnel, sont fonction de la quote-part de chaque pays au sein du Fonds, qui dépend elle-même de la taille de leur économie. En effet, ces décisions s'inscris dans le cadre de la réforme des institutions internationales. Dans ce sillage, le conseil d'administration du Fonds a approuvé cette réforme de la Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (FPRC) et de la Facilité de protection contre les chocs exogènes (FPCE), deux outils de prêt à taux d'intérêt très bas destinés aux 78 pays les plus pauvres au monde. Selon les explications du directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, ces réformes permettront «une flexibilité accrue et des ressources supplémentaires pour mieux satisfaire les besoins des pays les plus pauvres du monde, qui ont été gravement atteints par la crise.» Cette réforme entre dans le cadre des mesures annoncées fin mars, qui visaient à simplifier les procédures d'attribution des prêts aux 185 Etats membres du FMI. Hamid Si Salem