Le directeur du département financier du FMI, Andrew Tweedie, a annoncé qu'il envisage de tripler les ressources totales du Fonds monétaire international pour les porter à 750 milliards de dollars. Des accords d'emprunt bilatéraux ont été mis en place pour renforcer ce dispositif spécial de lutte contre la crise économique mondiale actuelle et préparer la première émission d'obligations rémunérées afin d'accroître les ressources prêtables. Le FMI cherche également à augmenter ses prêts concessionnels et envisage de vendre une partie de ses réserves d'or pour consacrer certains des revenus ainsi obtenus au renforcement des prêts aux pays les plus pauvres frappés par la crise, déclare Andrew Tweedie, directeur du département financier du FMI. Dans un entretien accordé au Bulletin du FMI en ligne, M. Tweedie a indiqué que le FMI est en passe d'atteindre son objectif de 250 milliards de dollars de prêts publics bilatéraux dans le cadre des mesures destinées à tripler les ressources prêtables du FMI pour les porter à 750 milliards de dollars. D'autres initiatives ont été lancées afin d'injecter des liquidités supplémentaires dans l'économie mondiale au moyen d'une allocation générale de droits de tirage spéciaux (DTS), actifs de réserve du FMI, à concurrence de 250 milliards de dollars. Aussi, M. Tweedie a ajouté que le FMI étudie simultanément plusieurs pistes visant à renforcer sa base de ressources pour être à même d'aider les pays qui ont besoin d'emprunter auprès du FMI durant la plus sévère récession mondiale depuis plus de 60 ans. Ainsi, les principaux axes de travail consistent en accords d'emprunt bilatéraux qui ont été signés avec le Japon (100 milliards de dollars), le Canada (10 milliards de dollars) et la Norvège (4,5 milliards de dollars). De plus, les Etats membres de l'Union européenne (UE) se sont engagés sur un montant proche de 100 milliards de dollars et l'engagement de la Suisse a atteint 10 milliards de dollars. L'accord le plus avancé avec un Etat membre de l'UE concerne la France ; il a déjà été soumis au conseil d'administration, tandis que les autres accords seront conclus durant l'été. Le 1er juillet, le conseil d'administration du FMI a approuvé un dispositif autorisant le FMI à procéder à la toute première émission d'obligations à l'intention des Etats membres. Au titre du dispositif, les Etats membres présentant une position extérieure solide ainsi que leurs Banques centrales peuvent conclure des accords de souscription d'obligations jusqu'à un montant donné pour chaque Etat membre. Le FMI procèderait aux émissions d'effets selon ses besoins liés aux décaissements effectués en faveur d'un autre pays membre. Les obligations, qui donneraient lieu au versement d'intérêts, seraient négociables uniquement au sein du secteur public, qui comprend les organisations multilatérales telles que les banques régionales de développement. Ces obligations seraient libellées en DTS, unité de compte du FMI, et assorties d'une échéance initiale de trois mois pouvant être prolongée jusqu'à un maximum de cinq ans. Le paiement des intérêts s'effectuera trimestriellement, au taux d'intérêt moyen du DTS au cours du trimestre antérieur. Les pays membres ayant souscrit ces obligations pourraient en obtenir le paiement immédiat, dans la limite de 15 milliards de DTS, si la situation de leur balance des paiements l'exigeait. "Ce dispositif novateur permettra d'accroître davantage encore la capacité du FMI à fournir une prompte assistance à ses Etats membres quand ils en ont besoin" a déclaré Dominique Strauss-Kahn, directeur général du FMI. "Ce nouvel outil de financement, ajouté à nos autres mécanismes de prêt, témoigne de la ferme volonté du FMI et de ses Etats membres de traiter résolument les effets de la crise financière et économique mondiale. Dans le même temps, l'émission obligataire du FMI offre à ses membres un placement de premier ordre ". M. Tweedie souligne que le FMI a mené des consultations auprès des 26 membres ayant conclu les Nouveaux accords d'emprunt (NAE) en y associant d'autres signataires potentiels en vue d'un possible élargissement et assouplissement de ce mécanisme. L'approbation par le Congrès des Etats-Unis, le 18 juin, d'une série de mesures concernant le FMI, en particulier la décision de porter à 100 milliards de dollars la contribution du pays aux NAE élargis a donné une impulsion supplémentaire à ce processus. Par ailleurs, quelques pays du G-20 qui ne font pas partie des participants actuels aux NAE ont indiqué qu'ils sont prêts à prendre part à cet exercice. Nassim I