De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique est revenu hier à la charge en gelant les cours. Des slogans ont été brandis par ce syndicat autonome qui a renvoyé pour une journée la majorité des lycéens de différentes localités de la circonscription. Le taux de suivi lors de cette revendication, voire de cette colère, n'aura pas eu l'effet escompté. Toutefois, le message semble être passé. Alors que les classes étaient vides dans la matinée, un sit-in a été suivi massivement au niveau des œuvres sociales à la cité Boussof. Des enseignants venant de toutes les localités ont adhéré à l'option de débrayage. Si la ponction sur salaire aura été l'étincelle qui a provoqué la grève, il n'en demeure pas moins que le CNAPEST déplore en grande partie les latences enregistrées dans l'enquête enrôlée il y a presque 4 ans à Constantine concernant la gestion des œuvres sociales de l'éducation. «Pourtant, nos avons ficelé un dossier sur les irrégularités régissant ce volet qui, malheureusement, ne bénéficie pas uniquement aux acteurs de l'éducation», déplore M. Bouceta, coordinateur du mouvement de wilaya, qui révélera qu'une doléance sous forme d'interpellation sera émise au premier responsable de la ville pour lever le voile sur cette affaire. «On imagine que l'enquête ne piétine pas, mais elle serait purement et simplement enfouie», accusera-t-il. Etayant son argument, notre interlocuteur met en garde la tutelle tout en précisant : «L'année n'est pas encore finie et il pourrait bien y avoir des mouvements plus accentués.» Il juge illogique la déperdition du fonds pour exhumer le cas des voitures payées jusqu'au dernier centime, mais leurs propriétaires, les enseignants, n'ont pas encore reçu les documents à leur nom. «Où est alors passé cet argent ?», s'interroge-t-il. Sur un autre plan, ce débrayage, selon le conseil, ne vise nullement à enflammer le front social, mais une simple revendication pour faire valoir des droits. «Nous crions notre douleur en rappelant aux responsables d'être plus responsables», martèle le syndicaliste et de renchérir : «Les enseignants ont plus que patients suite aux décisions de la tutelle.» La journée de grève a aussi été l'occasion de remettre sur la table les points relatifs à la médecine du travail et au régime indemnitaire. A priori, le secteur de l'éducation n'est pas près de sortir de l'auberge alors que les examens de fin d'année approchent. Dans ce bras de fer CNAPEST-ministère, il y a assurément une lacune dans le traitement des sujets évoqués. Mais les victimes sont, bien évidemment, les élèves. N. H. Une pétition nationale adressée aux citoyens mise en circulation La journée de grève déclenchée hier par le CNAPEST a été sanctionnée par une pétition nationale. En effet, le conseil a évoqué plusieurs points justifiant la mise en circulation de cette requête qui appelle le citoyen à apposer sa signature pour contribuer à mettre fin à l'atteinte aux libertés syndicales. Le syndicat appelle à l'instauration d'un dialogue tout en valorisant le statut social de l'éducateur. Sur un autre plan, plus percutant, le conseil met en relief «les fonds des œuvres sociales qui s'élèvent à 1 300 milliards par an et qui subissent des dilapidations», lit-on dans le communiqué, qui ajoute en substance que ces fonds sont régis par «une organisation syndicale qui n'est plus représentative dans le secteur». À cet effet, le conseil appelle les pouvoirs publics à l'abrogation de l'Arrêté 94/158 et la promulgation du nouveau texte pour assurer une gestion transparente et démocratique des œuvres sociales. La pétition consigne également deux autres points, l'un relatif «aux conditions nécessaires pour un enseignement de qualité» et l'autre se rapporte aux lois régissant la médecine du travail.