De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi C'est une marée de blouses blanches qui a sillonné hier le CHU Ben Badis, à Constantine, marquant ainsi un taux de suivi de la grève avoisinant les 80%. Après avoir tenu une assemblée générale «fusionnée» qui a défini les contours de la plate-forme des revendications -la reconnaissance des syndicats autonomes en tant que partie incontestable représentante auprès des pouvoirs publics, la réouverture des négociations jusque-là bloquées (ce qui a valu selon les membres «le gel» du dossier touchant au régime indemnitaire et du statut particulier en dépit de leur homologation) et la révision du point indiciaire-, le Syndicat national des docents professeurs des sciences médicales (SNDPMSP) et celui des maîtres assistants des sciences médicales (SNMASM), regroupant environ 50 professeurs docents et 300 maîtres assistants ont rallié la direction du CHU pour déposer leur communiqué sur la table du directeur. «C'est maintenant que le combat commence», diront-ils. Les hospitalo-universitaires avec cette dernière journée de grève ont gagné une bataille, mais pas la guerre. Cela viendra-t-il avec la fusion annoncée des deux syndicats, le SNDPMSP et le SNMASM, en CNEHU ? En définitive, si les deux premières journées ont été marquées par une réticence, le finish de la grève enregistre une réussite. «Il y avait un manque de coordination, voire de communication. Je pense que, aujourd'hui, personne ne dissimulera la réussite de ce mouvement. Cependant, il faut assurer aux malades un service minimum dans les différents services», nous dira le vice-président national du SNMASM. Pour le professeur Lakhal Ayat, «le problème n'est pas vraiment d'ordre financier comme le voit la majorité qui marche la tête à la place des pieds. Il faut faire la part des choses. C'est un problème beaucoup plus de valorisation du corps médical. A chaque revendication, c'est la fuite en avant des décideurs qui est brandie». Lui emboîtant le pas, un autre professeur mettra à l'index la disproportion qui fait que «des députés touchent des millions pour “lever” la main alors que l'hospitalo-universitaire qui trime de jour comme de nuit au CHU ne bénéficie que de promesses non tenues». S'agissant des autres fédérations, elles n'ont pas jugé utile de recourir à ce débrayage considéré comme «hâtif» et déconcertant du fait qu'il n'a pas fait participer la base. Le SNAPAP, le CNAPEST… ont tourné le dos au conseil.