Les enseignants du secondaire ont renoué avec la protestation en observant une nouvelle fois, depuis hier, une grève de 2 jours. Dans la capitale, près de la moitié des établissements secondaires ont gelé les cours. Dans certains lycées, les élèves ont été gardés deux heures avant d'être libérés. «Nos professeurs nous ont fait venir et nous ont fait perdre 2 heures pour rien», pestaient certains d'entre eux. «Pour demain, ils ne nous ont rien dit, ils préfèrent peut-être nous déranger comme cela a été le cas aujourd'hui.» La rue a pris le relais pour accueillir des groupes de lycéens qui auraient préféré rester chez eux. A travers les wilayas du pays, le débrayage a été différemment suivi hier, pour sa première journée. Comme à l'accoutumée, le CNAPEST a analysé le taux de ralliement des enseignants à son mot d'ordre de grève. Ce taux) est, selon ce syndicat, de 83% à l'échelle nationale. Les pourcentages qu'il a communiqués hier en ce qui concerne les wilayas varient entre 60% (à Jijel) et 95% (à Bouira). Suivi massif par-ci, ralliement mitigé par-là, c'est en tout cas le constat de nos correspondants sur le terrain en ce qui concerne la journée d'hier. Le CNAPEST affiche d'ores et déjà sa satisfaction, affirmant, par le biais de son secrétaire général, M. Larbi Nouar, qu'il s'agit des mêmes taux que les grèves précédentes. Il estime que c'est maintenant au ministère de tutelle de réagir en ouvrant «un dialogue sérieux», le CNAPEST ayant, selon lui, prouvé sa représentativité à travers le taux de suivi de ses différents mouvements de grève. «Le ministre n'a pas répondu à nos doléances, liées, entre autres, au calcul de la prime de rendement sur la base du salaire actuel et à l'élaboration d'un statut digne de l'enseignant. Après avoir reçu le bureau national du CNAPEST, il a répondu qu'il n'a pas de prérogatives pour régler notre problème.» En tout cas, le bras de fer entre le mouvement syndical et la tutelle semble se poursuivre. Ce n'est apparemment qu'un début, l'année scolaire sera certainement émaillée de grèves. Avec, en fin d'année, une course contre la montre pour finir le programme scolaire.