Photo : Riad Par Rachida Merkouche Leur souffrance est quotidienne, et presque silencieuse, si ce n'était des appels épisodiques lancés par des associations aux pouvoirs publics. Des appels qui tentent de réveiller et de faire bouger les autorités censées prendre en charge les personnes atteintes de maladies chroniques. Faute de prise en charge, les pathologies s'aggravent et se compliquent souvent en se chevauchant les unes les autres, d'autant plus que les facteurs favorisant la manifestation de ces maladies sont les mêmes. La dégradation de la qualité de vie est de nature à influer fortement sur la santé, elle privilégie l'apparition de nombreuses affections qui pourraient être évitées si l'on prenait soin de soi-même et si l'on s'abstenait de certains comportements néfastes. Le tabagisme, la sédentarité, la pollution, le manque d'hygiène et une alimentation malsaine constituent les principales causes de la survenance de bien des maladies chroniques telles que le diabète, l'hypertension, les hépatites virales, les maladies cardio-vasculaires et respiratoires, les insuffisances rénales… A problème unique, solution unique, devrait-on penser puisque les facteurs se rejoignent dans la provocation de ces affections. Ce qui signifie l'élaboration d'un programme de prévention à établir sur la base de la lutte contre ces pathologies, en en éliminant l'origine, et en faisant front commun du moment que l'action doit être intersectorielle, notamment entre le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, celui de la Solidarité, ainsi que celui du Travail et de la Sécurité sociale. Rien n'est fait à ce jour pour réduire la prévalence des maladies chroniques, ni pour assurer une bonne prise en charge aux personnes qui en sont atteintes. Le réseau des malades chroniques ne cesse de déplorer la précarité des soins et de dénoncer les pénuries récurrentes de médicaments pourtant vitaux. Des pénuries dénoncées par les pharmaciens qui se retrouvent dans l'impuissance face à des demandes qu'ils ne peuvent satisfaire. C'est aussi sur ce volet que les pouvoirs publics doivent intervenir, pour une meilleure disponibilité des traitements indispensables aux malades chroniques. Il reste à savoir s'il faudra sensibiliser les parties concernées pour qu'elles agissent.