Les participants à la 10e session du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG) réussiront-ils à se mettre d'accord aujourd'hui sur les solutions à apporter aux fluctuations et à la crise que traverse le marché gazier mondial ? Cette question sera le principal sujet des discussions lors de cette rencontre qui examinera l'étude algérienne sur l'évaluation de l'offre et la demande soumise au débat. Après les incertitudes sur le maintien de la réunion, engendrées par la paralysie des aéroports européens dont l'espace aérien a été fermé en raison des nuages des cendres du volcan islandais, place donc aujourd'hui à la recherche des mesures susceptibles de redresser le marché gazier. Car, le contexte de la tenue de ce forum est particulier. Il est marqué par une forte chute des prix du GNL sur le marché international. La lente reprise après la crise économique mondiale et le déséquilibre entre l'offre et la demande ont entraîné les prix du gaz vers le bas. Ils sont passés sur le marché spot de 12 dollars à 4 dollars le MBTU (million british thermic unit). Ce qui n'arrange guère les pays producteurs comme l'Algérie qui essayera donc de mettre de son côté les autres producteurs. Le plus important est de ne pas sortir divergents de cette rencontre L'Algérie, qui abrite la rencontre et dont le ministre de l'Energie assure la présidence tournante du FGEP, réussira-t-elle à faire entendre sa voix ? C'est là que tout se jouera. Il s'agit surtout d'arracher l'appui du Qatar et de la Russie. Pour le cas du Qatar, l'accord semble pour l'instant acquis, du moins selon les déclarations du ministre qatari du pétrole. Hier, Abdullah El Attiya s'est déclaré proche de la position algérienne au sujet des moyens à mettre en œuvre pour instaurer la stabilité sur le marché gazier. «Nous sommes toujours d'accord sur les objectifs et les stratégies qui sont dans l'intérêt des pays producteurs», a noté hier le ministre qatari tout en précisant que l'essentiel est d'arriver à établir un prix idoine pour le gaz indexé au prix du pétrole. Pourvu que cet accord se concrétise. Pourvu aussi que les autres acteurs du Forum, particulièrement la Russie, se joignent à cet accord tant attendu pour que la réunion s'achève sur une formule qui arrange le marché gazier dans sa globalité, c'est-à-dire les consommateurs et les producteurs. Et ce, loin de toute divergence. La tâche semble difficile à mener aujourd'hui pour Chakib Khelil qui essayera de bien vendre les propositions contenues dans l'étude élaborée par l'Algérie. Rapprocher les propositions, tel est le défi de la réunion du Forum d'Oran. Une réunion dont l'ouverture a échappé au report contrairement à la conférence du GNL16. Il reste à espérer qu'elle échappe aussi à la division entre les membres influents du FGEP. La déclaration finale à publier à l'issue de cette session nous en dira un peu plus et nous renseignera davantage sur l'avenir du marché gazier, qui, selon l'expert Ali Hached, ne sortira pas de la mauvaise passe avant quatre ou cinq ans. La stabilité se paye et elle se paye surtout par le rapprochement. S. I.