Dans sa volonté obsessionnelle de tout maîtriser, l'Homme invente. Grâce à son génie, il tente de dominer tout l'espace qui l'entoure, les quatre dimensions spatio-temporelles. Cette quête le mène jusqu'à en créer de nouvelles, comme le monde virtuel. Dans une savante complémentarité avec le savoir et l'art ou la science et la technique, il a supplanté le rêve d'Icare et les fantasmes de Jules Verne, annulant presque les écarts et réduisant les distances entre les personnes par un simple mouvement de «doigt». Une pression sur une touche et le monde s'ouvre à soi. La vitesse de l'évolution technologique n'a de concurrent que les envies (qui sont devenues les besoins) toujours plus pointues des humains. La découverte des ondes magnétiques par Heinrich Rudolf Hertz en 1888 s'est soldée, sept années plus tard, par la création du premier moyen de transmission et de communication sans fil : le télégraphe (par Guglielmo Marconi en 1895). Puis très rapidement, c'est la radiodiffusion (TSF) en 1920, la télévision en 1925, les premiers postes transistors en 1960 et, toujours plus rapidement, le téléphone sans fil, les ordinateurs, l'Internet, le téléphone portable et cela ne cesse pas. A l'heure de la télévision en trois dimensions, chaque génération d'humains (depuis le début du XIXe siècle) a connu une ou plusieurs inventions capitales dans le monde de la communication. Ce qui est un luxe à un moment devient incontournable et accessible à tous dans les cinq ou dix années qui suivent sa naissance. Aujourd'hui, c'est Internet qui tient la vedette. C'est le moyen de communication et d'échange par excellence dans le monde. On s'informe, échange, achète, vend, travaille par Internet et les nouveaux moyens de communication. Et comme l'Homme n'est pas parfait, ses inventions ne le sont pas plus. Avec le recul, des voix commencent à s'élever contre l'utilisation abusive de ces moyens. Comme la «Toile» est un véritable monde parallèle, elle véhicule (ou facilite) les bons et mauvais côtés de l'humain. Des réseaux de terrorisme mondial, de dépravés et d'arnaqueurs ont investi les lieux. Des dangers difficiles à maîtriser. A cela s'ajoute l'addiction à ce genre d'outil favorisant la dépendance maladive et la dislocation des relations «réelles» entre personnes. L'Algérie, malgré son retard dans le domaine technologique, n'est pas restée à l'écart de cette nouvelle frénésie. Elle enregistre un taux de pénétration de 12% avec 4 millions d'internautes (alors que la moyenne sur le continent africain est de 6,8% pour 67 millions d'internautes). De plus en plus de jeunes et de moins jeunes se mettent à l'ère du temps en prenant plaisir à surfer sur le Net. Les réseaux sociaux, professionnels et autres made in Algeria commencent à fleurir. Le retard enregistré par le pays –le taux de pénétration d'Internet en 2006 aux Etats-Unis est de 63%, au Japon de 68%, au Royaume-Uni de 58%) peut être une aubaine, si le terme «retard» est échangé par celui de «recul». La technologie étant trop rapidement «démocratisée», toutes ses répercussions ne sont pas encore connues. Elles commencent juste à s'étaler au grand jour. Preuve en est, les tentatives américaines, européennes ou chinoises et même de certains pays arabes de maîtriser «ce nouveau monde» sont de plus en plus fréquentes. Les annonces d'interdiction de certains sites, forums ou réseaux menaçant un «certain équilibre» défrayent la chronique. Le Web donc, comme toute invention humaine, est un outil à double tranchant. Il est indispensable et dangereux tout comme la voiture par exemple. C'est pour cela qu'un code de circulation (des informations) doit être mis en place. Mais cela ne doit pas conduire à une censure abusive. Un équilibre à trouver. S. A.