La justice britannique a décidé d'examiner en priorité la demande d'extradition de Abdelmoumen Khalifa, introduite par l'Algérie. De nouveaux éléments liés à une série d'opérations de blanchiment d'argent ont été portés à la connaissance des autorités du Royaume-Uni. Ce qui a conduit au maintien en détention de l'ex-golden boy. La décision finale sera connue avant la fin du mois de mars prochain. L'examen du dossier d'extradition de Abdelmoumen Khalifa par la justice britannique prend une nouvelle tournure. Selon des sources au fait de cette affaire, les autorités algériennes ont présenté un second dossier, plus détaillé, concernant des griefs de blanchiment d'argent reprochés à Abdelmoumen Khalifa, et pour lesquels une demande d'extradition a été introduite. Selon nos sources, c'est sur la base de ce nouveau dossier que la justice britannique a auditionné Abdelmoumen Khalifa vers la fin du mois de janvier, et devrait statuer sur son extradition au courant du mois de mars prochain. Pour nos interlocuteurs, « cette étape marque un tournant décisif pour le dossier et pourrait aboutir en faveur de la demande algérienne qui est examinée en priorité par rapport à celle de la justice française », arguant du fait que les informations contenues dans les documents remis à la justice du Royaume-Uni « ne laissent aucun doute sur les opérations de blanchiment opérées » par Abdelmoumen Khalifa, en sa qualité de patron d'El Khalifa Bank et de Khalifa Airways et qui ont causé une insuffisance d'actifs de l'ordre de 2 à 3 milliards de dollars, selon une estimation faite par la liquidation d'El Khalifa Bank, et ce, sans compter le déficit de 100 milliards de dinars, dont 80% du montant ont été constatés. En effet, les autorités britanniques ont décidé de donner la priorité à l'examen de la demande algérienne d'extradition et de surseoir ainsi aux procédures judiciaires engagées à la suite du mandat d'arrêt européen décerné par le tribunal de Nanterre qui poursuit Abdelmoumen Khalifa pour, entre autres, banqueroute frauduleuse, abus de confiance et blanchiment d'argent. Une action, faut-il le rappeler, dans laquelle le liquidateur d'El Khalifa Bank s'est constitué partie civile pour préserver les intérêts des créanciers de la banque. Il est donc important de noter qu'à la suite de l'examen des documents remis à la justice britannique, celle-ci a décidé de procéder à l'audition préliminaire de l'ex-golden boy, qui a abouti à son maintien en détention provisoire (en vertu du mandat d'arrêt international décerné par la justice algérienne). Nos sources ont affirmé, en outre, qu'une décision à ce sujet sera rendue avant la fin du mois de mars prochain, soit une année après la condamnation par contumace de Abdelmoumen Khalifa par le tribunal criminel de Blida, à l'issue d'un procès qui a duré plus de deux mois. Ce jugement ne concerne en fait que le volet relatif à la gestion de la caisse principale. La partie la plus importante de ce scandale du siècle est actuellement en instruction au tribunal de Chéraga, où au moins une centaine de personnes ont déjà été entendues par le magistrat instructeur. Ce dernier, faut-il le préciser, a décidé de scinder l'ensemble des dossiers (Khalifa construction, Khalifa Airways, Khalifa TV et l'importation des stations de dessalement d'eau de mer) pour en faire un seul : celui des transferts de devises à l'étranger et donc du blanchiment d'argent. Parallèlement à cette procédure, une autre instruction est actuellement menée au niveau de la Cour suprême, qui enquête auprès de nombreuses personnalités de l'Etat qui auraient bénéficié de certains privilèges alors qu'elles étaient en poste, en contrepartie de certains services rendus à Abdelmoumen Khalifa.