La tension qui caractérise le marché des matériaux de construction de manière générale et celui du ciment de manière particulière est loin de connaître l'apaisement. La spéculation est toujours maîtresse à bord. Ce qui risque même de retarder les grands chantiers publics. Face à cette situation, le gouvernement a eu, une fois de plus, l'idée de recourir à l'importation de ciment. La quantité fixée est de 1,5 million de tonnes. Ainsi, avant même que la distribution du million de tonne importé lors de la première opération ne soit achevée, on se lance dans une autre. En effet, sur ce volume, seulement le tiers (soit plus de 300 000 tonnes) a été dispatché jusqu'à présent. Pourquoi donc cet empressement d'importer à nouveau du ciment alors que les moyens de contrôle et d'évaluation du marché font défaut ? Qu'en est-il exactement des besoins du marché à l'ère des grands chantiers ? Ce qui est aujourd'hui certain? c'est que, recourir à l'importation s'avère être la solution «facile» qu'ont trouvée les pouvoirs publics pour tenter de réguler le marché du ciment soumis à des tentatives de détournement et de trafic. Tant que les barons de la spéculation sévissent, la tension persistera sur ce produit dont la demande ne fait qu'augmenter ces dernières années. Même s'il n'y a aucune ressemblance entre ce marché et celui des légumes, des fruits et des viandes, la spéculation reste tout de même un dénominateur commun que les pouvoirs publics tentent d'enrayer au moyen de l'importation. Car, au même titre que le ciment, l'importation concerne également les fruits, les légumes et les viandes dont des quantités importantes seront achetées à l'étranger en prévision du Ramadhan. Ce sont donc en résumé des solutions conjoncturelles qui durent mais qui ne règlent pas en parallèle les problèmes de fond du marché. Importer pour apaiser est loin d'être la solution idoine pour ce genre de situations qui sont pourtant récurrentes. S. I.