Photo : Riad Par Amar Rafa Une trentaine de syndicalistes ont tenté, hier, d'organiser un rassemblement de protestation devant le ministère du Travail et de la Sécurité sociale pour revendiquer «le droit à la grève et respect des libertés syndicales». Les syndicalistes représentant les conseils nationaux des secteurs de la santé, des finances et des communes, ainsi que les adjoints de l'éducation nationale, qui ont été rejoints par le représentant du CLA et le député du RCD, le Dr Besbes, brandissaient des pancartes sur lesquels étaient inscrites les lettres «SNAPAP» (Syndicat autonome des personnels de l'administration publique, ndlr), scandant des slogans autour de leur mot d'ordre «Djazair harrouha, li l'hogra wajdouha (l'Algérie libérée, livrée à la hogra), «A bas la répression» et «One, two, three, où va l'Algérie ?», ont repris en chœur les manifestants, qui, à peine après avoir entamé la ruelle menant à la porte d'entrée du ministère, les forces de l'ordre sont intervenues pour leur faire barrage, puis les ont éloignés sans avoir usé de la «matraque» ni aucune autre forme de violence, avons-nous constaté. D'ailleurs, au vu de leur nombre réduit, il a suffi d'une dizaine de policiers des forces anti-émeute pour véhiculer les manifestants, en passant par l'APC, jusqu'à atteindre la rue Hassiba Ben Bouali, à hauteur des garages de l'ETUSA. Chemin faisant, les fonctionnaires syndicalistes ont crié leur colère contre la corruption et les «voleurs des milliards». Le Dr Besbes, pour sa part, a expliqué aux quelques journalistes présents, la finalité de ce mouvement de protestation. «Le sit-in de protestation est destiné à revendiquer le droit à la liberté syndicale et à consacrer le dialogue et la concertation. Il n'est pas normal que l'on reconnaisse la pluralité des patrons et pas celle des syndicats. Le gouvernement négocie avec l'UGTA, mais ignore les autres syndicats représentatifs de divers secteurs», a-t-il affirmé. Prenant à témoin les présents au sujet des renforts policiers, le Dr Besbes dira que «les pouvoirs publics ont les moyens de mobiliser autant de policiers, mais refusent d'accorder des augmentations de salaires des fonctionnaires». Le contenu du code du travail, en préparation, fait craindre le pire aux fonctionnaires, notamment au sujet des probables restrictions sur les libertés d'exercice syndical qui peuvent en découler, a-t-il laissé entendre, déplorant que les syndicats autonomes n'aient pas été associés à son élaboration. Outre le droit à la grève et la reconnaissance comme interlocuteur des syndicats autonomes, un secrétaire national du SNAPAP, quant à lui, a avancé plusieurs revendications des fonctionnaires inhérentes aux «salaires, aux indemnités et primes». Les protestataires ayant répondu au mot d'ordre du SNAPAP se sont dispersés sans pour autant omettre de donner de se donner rendez-vous le mois prochain pour une action de protestation nationale de tous les travailleurs de la fonction publique.