Photo : S. Zoheir Par Youcef Salami La ville d'Oran s'est faite belle pour abriter deux événements majeurs : la 16ème conférence sur le gaz naturel liquéfié GNL16, et la réunion du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG). La capitale de l'Ouest a retrouvé de la blancheur, de la splendeur, débarrassée d'une image crasseuse. La ville a mis en chantier des projets colossaux, pharaoniques, concernant, entre autres, l'embellissement et l'aménagement, l'éclairage, la voirie, l'hydraulique, l'environnement, et les espaces verts, le transport, la culture, le tourisme… Pour ce qui se rapporte à ce dernier secteur, tout un programme de mise à niveau a été engagé. Il s'agit en fait d'un plan global ayant pour finalité d'améliorer l'image de marque des hôtels appelés à rendre attractifs les produits qu'ils proposent, de susciter l'intérêt des touristes aussi bien étrangers que nationaux, et d'inciter les opérateurs économiques exerçant dans les domaines du tourisme et de l'hôtellerie à revoir les prestations de services et à s'intéresser aux questions d'environnement. En tout, quatorze hôtels ont été sélectionnés pour accueillir les invités d'Oran, les animateurs du GNL16. Ce sont des structures classées dans la catégorie deux à cinq étoiles. Le Centre des conventions d'Oran (CCO), fraîchement construit et réceptionné, fait partie des structures d'accueil. Le CCO est composé d'un palais des congrès comprenant un auditorium de trois mille places et plusieurs salles de session et de réunion, d'un palais des expositions, s'étalant sur une superficie globale de 20 560 mètres carrés, et d'un hôtel 5 étoiles de 296 chambres et suites portant le label «le Méridien», une structure hôtelière de luxe dont la gestion est confiée au géant hôtelier Starwood, une enseigne connue et reconnue à l'échelle planétaire et qui gère également les hôtels Sheraton. Le CCO est doté de moyens de communication ultra-sophistiqués. D'ailleurs, une nouvelle technologie connue sous l'appellation IP Phone lui est dédiée. C'est une technologie de pointe. Autre secteur impliqué dans l'organisation de ces deux événements : le transport. C'est Air Algérie qui a été retenue pour transporter les 3 000 participants à ces deux rencontres, dans les meilleures conditions de confort et de ponctualité. Elle ne l'a pas été de fait. Air Algérie était en compétition avec d'autres compagnies majeures comme Air France, British Airways et Aigle Azur. Et elle a été sélectionnée parmi ce panorama de compagnies sur la base d'un ensemble de critères. C'est un choix qui n'a rien à voir avec le patriotisme économique. L'événement dont il est question implique non seulement Air Algérie mais également l'image du pays. Dès le lancement de l'appel à manifestation par Sonatrach pour sélectionner une compagnie à laquelle échoit le transport des participants à la conférence sur le GNL, Air Algérie a répondu présent et pris contact avec la firme anglaise ITE chargée de l'organisation du GNL16 et avec laquelle elle a tenu plusieurs réunions qui ont abouti à la signature d'un mémorandum d'acceptation de service entre les responsables d'Air Algérie et ceux d'ITE. C'est en fait un protocole qui a régi les relations entre les deux parties en matière d'assistance aux passagers, de vente de la billetterie, de programme d'exploitation et, enfin, en matière d'échange d'informations. A l'approche de la conférence d'Oran, un programme de vols destiné à cet événement a été confectionné, avec, et c'est très important, la mise en place de deux hubs (Paris et Londres) pour regrouper et acheminer plus facilement vers la capitale de l'Ouest les participants qui viendront des quatre coins du globe. En outre, les vols provenant d'autres escales du réseau d'Air Algérie ont été «re-routés» vers Oran à la demande des organisateurs. Et, ce n'est pas fini, des mesures spéciales pour la prise en charge des passagers au niveau des escales d'arrivée et de départ à Oran et à Alger ont été prévues. La compagnie nationale a entamé une opération de mise à niveau pour se préparer au GNL16. C'était une bonne occasion pour mettre en valeur son potentiel et son professionnalisme. Seulement, le dispositif, tout le dispositif, que la compagnie a mis au point a été sérieusement perturbé par le volcan islandais, des plans de vols ayant été tout simplement mis en veilleuse, en attendant que les cendres passent. Et le GNL16 en a pris un coup. Et le port d'Oran ? C'est une structure qui a fait peau neuve. Le GNL16, elle s'y est préparée. Le port a reçu deux bateaux hôtels : «Grand Celebration» et «Grand Voyager», affrétés pour l'occasion par Sonatrach. Un flux important de participants y a été hébergé. Le port a été réhabilité, toiletté. C'est un travail colossal qui a été fait par Sonatrach et l'Entreprise portuaire d'Oran. Les deux hôtels en question sont la propriété de la société espagnole Iberoscruises. Toutes les conditions ont été réunies, au niveau d'Oran, pour la réussite des deux événements cités plus haut. Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, y a veillé. Avant le jour «J», une série de visites d'inspection et de supervision a été effectuée dans la région par le comité directeur et le comité de programme pour s'enquérir de l'état d'avancement des divers projets initiés dans le cadre de cette conférence internationale. Le GNL16, une réunion à dimension internationale, a constitué une motivation de plus pour développer davantage les technologies de production gazière dans le monde et surtout pour tracer des stratégies nouvelles, à la lumière des défis qui imposent au marché du gaz la création de nouveaux systèmes d'adhésion à de nouvelles perspectives industrielles. Un programme scientifique a été élaboré à l'occasion de cette conférence. Les spécialistes des marchés gaziers l'ont qualifié d'ambitieux. Il vise à développer les investissements dans le domaine du gaz. C'est un programme qui comprend des propositions et des solutions à même de promouvoir la production gazière, les expériences mondiales, les mécanismes de développement technologique et d'équipement. Etaient présents à Oran des pays producteurs, des pays consommateurs, des fournisseurs d'équipements, des banques, des instituts de formation et de recherche, des sociétés d'engineering, etc. La société anglaise «International Trade & Exhibition» (ITE) et l'australienne «Exhibition & Trade Fairs» (ITF) ont été chargées respectivement de l'organisation de l'exposition et de la conférence GNL16. Outre le GNL16, pas moins de quatre événements énergétiques d'envergure mondiale sont inscrits dans le programme du CCO. Le premier est le quatrième symposium de l'Association algérienne de l'industrie du gaz sur le thème : le gaz naturel, énergie du XXIe siècle, une transition à réussir. C'est une manifestation qui s'adresse à l'ensemble des acteurs et professionnels intervenant dans l'industrie du gaz. Dans l'appel à communication signé de son président et rendu public, il y a quelques mois, l'AIG écrit que ce 4ème symposium s'adresse à «l'ensemble des acteurs de l'industrie du gaz, à la communauté universitaire, aux chercheurs et aux professionnels de l'industrie gazière». Et de rappeler que «depuis peu, les indicateurs des marchés, composés aussi bien des fondamentaux que des effets conjoncturels et sur lesquels est venu se greffer l'effet spéculation, ont fait que les prix des énergies fossiles ont subi des fluctuations jamais égalées». Elle ajoute que «s'il est vrai que le gaz naturel est considéré, à juste titre, comme l'énergie du XXIe siècle en mesure de constituer une alternative au pétrole et qui permettra à l'humanité d'envisager un atterrissage en douceur à la fin de ce siècle vers les énergies renouvelables, la maîtrise de cette énergie de transition s'accompagne toutefois d'un apprentissage permanent». Le deuxième événement est la réunion du Forum des pays exportateurs du gaz (FPEG) dont l'Algérie assure la présidence depuis janvier 2010. Cette rencontre a eu lieu le 19 avril dernier, comme prévue initialement, contrairement à la 16ème conférence sur le GNL qui a été, elle, repoussée de vingt-quatre heures, en raison, bien entendu, de la perturbation du transport aérien. Oran a été également retenue pour abriter la 5ème édition de la semaine de l'énergie en Algérie (SEA5) en novembre 2010. Le CCO accueillera aussi durant le dernier trimestre 2010 le congrès mondial de l'énergie. Cette bonne palette d'événements d'envergure internationale est de nature à redorer l'image de l'Algérie, le pays était considéré comme pestiféré au milieu des années quatre-vingt-dix, au fort de la crise sécuritaire. Aujourd'hui, les choses ont profondément changé, la quiétude étant rétablie. Et, si des rencontres dans le même style que le GNL étaient organisées à l'année à Oran ? Il faut dire que le GNL16 a permis à Oran de se tailler, l'espace d'un événement, une image, un costume cosmopolite. Réussira-t-elle à l'entretenir, à le pérenniser ?