Photo : S. Zoheir Par Amirouche Yazid La professionnalisation du football en Algérie semble se dessiner. Pourvu que toutes les parties concernées jouent le jeu. L'Etat vient de prendre la décision d'accompagner ce projet en matière de financement. Le reste de la chaîne est tenu de suivre le processus. C'est dans ce sens que la Fédération algérienne de football a hérité de la mission d'encadrer le projet. Les déclarations de son président, Mohamed Raouraoua, jeudi dernier, lors de la réunion avec les présidents de club, dévoilent les intentions de la première instance du football national. «Nous lancerons cette saison le championnat professionnel avec la participation d'un minimum de clubs. Je vous ai réunis ici pour vous sensibiliser à l'opportunité exceptionnelle que l'Etat nous offre de jeter les bases de la professionnalisation de la pratique de notre sport. Saisissons cette unique occasion d'assurer la véritable refondation du football national», a-t-il déclaré. Les clubs ont jusqu'au 30 juin 2010 pour la création de ces sociétés (SARL ou SPA) et la présentation du dossier à la FAF afin de bénéficier des mesures arrêtées. Dans l'objectif d'aider les clubs à prendre le train de la professionnalisation, les pouvoirs publics prévoient plusieurs mesures. Première mesure : un prêt financier pour les clubs qui s'engagent dans le professionnalisme avec un taux bonifié de 1% étalé sur une période de 15 ans avec dix années de grâce. Deuxième mesure : la dotation des clubs d'une réserve foncière de deux hectares pour la réalisation d'un centre de formation des jeunes et de préparation technique en concession par gré à gré au prix symbolique de 1 DA le mètre carré. Troisième mesure : une aide de l'Etat, à raison de 80% du coût, destiné à la réalisation de cette infrastructure qui comprendra des terrains, des vestiaires et autres commodités. C'est à ce niveau que va commencer manifestement le rôle des clubs dans la concrétisation du projet. Techniquement, les clubs doivent disposer d'un organigramme qui comprend un directeur général, un directeur technique, un directeur des finances et de la comptabilité et des personnels techniques nécessaires à toutes les équipes. Il est ainsi question d'une transformation dans le mode de structuration au sein de nos clubs dont le management a révélé toutes les incohérences. Un changement d'organisation qui devait générer de meilleurs résultats. La question qui mérite d'être posée à l'heure actuelle est de savoir si nos clubs vont adhérer réellement à cette offre de solution. Il ne suffit pas d'approuver la décision dans le discours. Nos clubs ont un rôle important à jouer pour que le projet soit mené à bon port. De légers doutes persistent jusqu'à maintenant quand bien même les clubs devraient convoquer une assemblée générale extraordinaire pour adopter une résolution portant création du club professionnel et procéder à la création de la société en présence d'un notaire. Pour ce faire, il est attendu que nos clubs traduisent dans la pratique leur adhésion, déjà affichée, à ce projet. C'est leur avenir qui est en jeu et, par ricochet, celui du football algérien dont les défaillances ne sauraient être cachées par une participation au Mondial.