Photo : S. Zoheir Par Ali Boukhlef L'Union européenne a toujours le même regard sur l'Algérie : un pays stratégique, dans la mesure où il fournit une bonne partie du gaz aux pays de l'UE. Le reste, il faut le mettre sur le compte du voisinage immédiat et sur le sort, hypothéqué, de l'Union pour la Méditerranée. C'est ce qui ressort, de prime abord, de ce débat, organisé jeudi dernier à l'Assemblée populaire nationale. Ayant regroupé des députés algériens et les ambassadeurs de l'Union européenne, Mme Laura Baeza, et de l'Espagne, Gabriel Busquets, le débat a été houleux à cause notamment de vifs échanges entre les parlementaires du RCD et Abdelhamid Si Afif, président de la commission des affaires étrangères de l'APN. Ce dernier a même refusé, à plusieurs reprises, la parole aux députés RCD sous prétexte qu'ils étaient «très nombreux à intervenir». Cela sur la forme. Sur le fond, les deux diplomates européens ont donc tenté de dénouer les fils emmêlés des relations entre l'Algérie et l'Union européenne. A commencer par les concepts utilisés. «Dans ses relations de partenariat, l'Union européenne ne voit pas l'Algérie comme étant un partenaire en voie de développement mais un pays en transition économique», a notamment affirmé la représentante de l'Union européenne en Algérie, ou encore : «L'Algérie demeure un voisin d'une importance stratégique et cruciale, un partenaire central dans l'espace euro-méditerranéen et aussi un acteur clé dans le partenariat de l'UE avec l'Afrique.» «L'Algérie a été un acteur dynamique du Processus de Barcelone et a pleinement contribué à la mise en place de l'UPM», a encensé, de son côté, l'ambassadeur d'Espagne, Gabriel Busquets. Bien sûr que les deux n'ont pas oublié deux détails importants : l'Algérie est sur le point de demander la remise à plat de son accord d'association avec l'Union européenne (notamment avec le retour au patriotisme économique). D'autre autre côté, Alger exprime de plus en plus de réserves sur le chemin emprunté par l'Union pour la Méditerranée depuis son lancement en juillet 2008. Le représentant de l'Espagne, dont le pays préside actuellement l'UE et abrite le siège de l'UPM, a d'ailleurs annoncé la tenue, début juin, d'un sommet -le second après celui de Paris- de l'Union pour la Méditerranée. Un sommet que les pays arabes, hormis l'Egypte et la Jordanie, partie prenante des organes de l'Union, risquent de bouder liant sa tenue à «l'évolution de la situation au Proche-Orient». Pour le reste, l'ambassadrice de l'Union européenne a souhaité la concrétisation de l'Accord d'association signé entre Alger et Bruxelles en 2002 pour la création d'une zone de libre-échange. C'est autour de ce thème qu'une réunion de la commission mixte se tiendra prochainement. Quant aux aides de l'Union européenne pour l'Algérie, Laura Baeza a communiqué le chiffre de 220 millions d'euros entre 2007 et 2010. Pour la période 2011-2013, il sera de 172 millions d'euros.