Synthèse de Smaïl Boughazi Alors que les prix du pétrole sont en chute depuis près d'une semaine, sur fond d'inquiétudes en raison de la crise budgétaire grecque, les producteurs de pétroles du Golfe ont estimé hier à Doha qu'une réunion extraordinaire de l'OPEP est écartée. Les représentants de ces pays ont déclaré ainsi qu'il n'y a pas lieu de s'alarmer du recul actuel des prix du brut. Interrogé à ce propos par les journalistes en marge de la neuvième conférence arabe de l'Energie à Doha, le ministre du Pétrole d'Arabie saoudite, Ali El Nouaïmi, a répliqué : «Je n'ai jamais été inquiet.» «L'OPEP ne demeurera pas les bras croisés, elle est toujours en mouvement», a-t-il ajouté. Plus catégorique, son collègue qatari, Abdallah Ben Hamad El Attiya, a souligné qu'«il n'y a pas de proposition pour la tenue d'une réunion extraordinaire de l'OPEP». De son côté, le ministre koweïtien du Pétrole, cheikh Ahmad Abdallah El Sabah, est sur une autre logique. Il avait affirmé samedi dernier à son arrivée à Doha que l'OPEP devrait se réunir avant sa conférence prévue en octobre si les prix tombaient sous 65 dollars le baril. Mais son homologue des Emirats arabes unis, Mohammad El Hameli, a affirmé le même jour ne pas croire que l'OPEP allait se réunir avant sa conférence d'octobre en dépit du recul des prix. «Notre prochaine réunion est prévue en octobre», a répondu le ministre à la question de savoir si le cartel envisageait de se réunir avant. Signalons que les prix du pétrole ont fortement chuté depuis près d'une semaine. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en juin a terminé vendredi dernier à 75,11 dollars, en recul de 2,00 dollars par rapport à la veille. Sur les quatre dernières séances, le baril de brut texan a plongé de 11,08 dollars, soit près de 13%. Cette baisse «est normale», a estimé M. Attiya. «Les fluctuations n'ont rien à voir avec l'offre et la demande […] les crises grecque et européenne et les pressions sur l'euro ont provoqué une réaction psychologique du marché», a-t-il ajouté. La baisse des prix a suivi une hausse de la production de l'OPEP qui a atteint en avril son niveau le plus haut en 16 mois, soit une surproduction de quelque 2 millions de barils par rapport aux quotas fixés. Par ailleurs, la neuvième conférence arabe de l'Energie organisée sous l'égide de l'Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole (OPAEP) s'est ouverte hier avec la participation des ministres arabes en charge de l'énergie et des hydrocarbures, dont le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, ainsi que des experts internationaux du monde énergétique. M. Khelil est accompagné d'une délégation composée de hauts cadres respectivement de son ministère, de Sonatrach, de Sonelgaz, de l'Agence nationale de valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft), de l'Agence de régulation des hydrocarbures (ARH) et de la Commission de la régulation de l'électricité et du gaz (CREG). Le ministre présidera, lors de ce congrès, prévu du 9 au 12 mai, un panel sur le thème «perspectives et risques d'investissement dans des projets pétroliers et gaziers dans les pays arabes». L'évolution du marché énergétique international et son impact sur les pays arabes, les évolutions technologiques prévues à l'horizon 2050 et leur impact sur le secteur des hydrocarbures dans les pays arabes ainsi que la coopération interarabe dans le domaine de l'énergie, sont parmi les autres thèmes qui seront débattus à ce congrès. Des communications relatives aux sources d'énergie, à la consommation et la rationalisation de l'utilisation de l'énergie à l'environnement et au développement durable ainsi qu'au rôle des marchés régionaux et des sociétés d'énergie dans la stabilité des marchés seront à l'ordre du jour de cette conférence.