Les cours de l'or noir qui ont perdu plus de 10 dollars la semaine passée, ont provoqué, des réactions opposées au sein des pays du Golfe, producteurs de pétrole. La crise budgétaire grecque sera-t-elle à l'origine de la tenue d'une réunion extraordinaire de l'Opep? En tous les cas, ses conséquences sur le raffermissement de la devise américaine par rapport à la monnaie unique européenne auront eu pour effet de faire chuter de manière brutale les prix du pétrole de plus de 10 dollars en l'espace d'une semaine. Si le scénario venait à se répéter, à l'identique, durant la semaine en cours, le prix du baril se retrouverait aux alentours des 65 dollars. Un seuil que le Koweït considère comme suffisamment alarmant pour provoquer une réunion extraordinaire des pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole qui assurent quelque 40% de la demande mondiale. Interrogé par la presse, en marge de la neuvième conférence arabe de l'énergie qui s'est tenue à Doha, sous l'égide de l'Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole (Opaep), le ministre koweitien du Pétrole, Ahmad Abdallah Al-Sabah, a estimé qu'une réunion extraordinaire de l'Opep doit se tenir «lorsque les prix chutent à moins de 65 dollars le baril». La réaction ne s'est pas fait attendre. Dès le lendemain, 9 mai, le ministre de l'Energie du Qatar a écarté une telle éventualité. «Il n'y a pas de proposition pour la tenue d'une réunion extraordinaire de l'Opep», a déclaré Adallah ben Hamadi Al Attya. La voix de son homologue des Emirats arabes unis est venue renforcer cette position. «Notre prochaine réunion est prévue en octobre», a tenu à souligner Mohammad Al Hameli. Le ministre émirati du Pétrole a cependant, reconnu les effets néfastes suscités par la crise financière en Grèce sur les cours de l'or noir. «Les fluctuations n'ont rien à voir avec l'offre et la demande...Les crises grecque et européenne et les pressions sur l'euro ont provoqué une réaction psychologique du marché (pétrolier Ndlr)», a estimé M.Attya. Le ministre saoudien du Pétrole s'est, quant à lui, montré très serein. «Je n'ai jamais été inquiet», a répondu Ali Al Nouaïmi, aux journalistes qui l'interrogeaient. Le ministre koweïtien du Pétrole a-t-il parlé trop vite? Ce qui est sûr, c'est que la crise budgétaire grecque a provoqué une réaction en chaîne qui a semé la zizanie au sein des pays arabes producteurs de pétrole. Des inquiétudes somme toute légitimes, qui devraient s'estomper avec des prix du pétrole qui semblent avoir repris du poil de la bête. Le baril de brut coté à New York a bondi de 2,63 dollars hier, pour atteindre 77,74 dollars en début de séance.