Les producteurs pétroliers du Golfe ont écarté, hier à Doha, une réunion extraordinaire de l'Opep, estimant qu'il n'y a pas lieu de s'alarmer du recul actuel des prix du brut. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) n'envisage pas une réunion extraordinaire de ses membres en raison de la baisse récente des prix du pétrole, a déclaré à Doha le ministre qatari de l'Energie, Abdallah ben Hamad Al-Attiya en marge de la neuvième conférence arabe de l'Energie, organisée sous l'égide la l'Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole (Opaep). "Il n'y a pas de proposition pour la tenue d'une réunion extraordinaire de l'Opep", a-t-il déclaré à l'ouverture de la 9e conférence arabe de l'Energie. Pour le ministre qatari, "les fluctuations n'ont rien à voir avec l'offre et la demande (...) les crises grecque et européenne et les pressions sur l'euro ont provoqué une réaction psychologique du marché", a-t-il expliqué. Il a estimé que les pays de l'Opep "devraient attendre calmement de voir ce qui se produira sur le marché quand cette situation se stabilisera". Pour sa part, le ministre saoudien du Pétrole, Ali al-Nouaïmi, a affirmé qu'il n'avait "jamais été inquiet" d'une baisse des prix. "L'Opep ne demeurera pas les bras croisés, elle est toujours en mouvement", a-t-il dit, sans plus de détails. "L'Opep ne demeurera pas les bras croisés, elle est toujours en mouvement", a-t-il lancé. Pourtant le ministre koweïtien du Pétrole, cheikh Ahmad Abdallah al-Sabah, avait estimé samedi, à son arrivée à Doha, que l'Opep devrait se réunir avant sa conférence prévue en octobre si les prix tombent sous 65 dollars le baril. Mais son homologue des Emirats arabes unis, Mohammad Al-Hameli, a affirmé le même jour ne pas croire que l'Opep allait se réunir avant sa conférence d'octobre en dépit du recul des prix. "Notre prochaine réunion est prévue en octobre", a répondu le ministre à la question de savoir si le cartel envisageait de se réunir avant. "Ce qui se passe est une correction (...) les prix montent et descendent", a-t-il ajouté, estimant que cela résultait des mécanismes du marché. Les prix du pétrole ont fortement chuté depuis près d'une semaine, sur fond d'inquiétudes en raison de la crise budgétaire grecque. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en juin a terminé vendredi à 75,11 dollars, en recul de 2,00 dollars par rapport à la veille. Sur les quatre dernières séances, le baril de brut texan a plongé de 11,08 dollars, soit près de 13%. Cette baisse "est normale", a estimé M. Attiya. "Les fluctuations n'ont rien à voir avec l'offre et la demande (...) les crises grecque et européenne et les pressions sur l'euro ont provoqué une réaction psychologique du marché", a-t-il ajouté. "Quoique vous faites maintenant, le marché ne répondra pas car il est sous une énorme pression psychologique", a-t-il ajouté, estimant que les pays de l'Opep "devraient attendre calmement de voir ce qui se produira sur le marché quand cette situation se stabilisera". Notons que le 9e Congrès arabe de l'énergie, organisé sous l'égide de l'Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole (OPAEP), s'est ouvert dimanche à Doha avec la participation des ministres arabes en charge de l'énergie et des hydrocarbures, dont le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, ainsi que des experts internationaux du monde énergétique. Le ministre présidera lors de ce congrès, prévu du 9 au 12 mai, un panel sur le thème "Perspectives et risques d'investissement dans des projets pétroliers et gaziers dans les pays arabes". L'évolution du marché énergétique international et son impact sur les pays arabes, les évolutions technologiques prévues à l'horizon 2050 et leur impact sur le secteur des hydrocarbures dans les pays arabes ainsi que la coopération interarabe dans le domaine de l'énergie, sont parmi les autres thèmes qui seront débattus à ce congrès. Les participants examineront également, en sessions techniques, des communications relatives aux sources d'énergie, à la consommation et la rationalisation de l'utilisation de l'énergie, à l'environnement et le développement durable et au rôle des marchés régionaux et des sociétés d'énergie dans la stabilité des marchés.