Les difficultés budgétaires de la zone euro nées de la crise grecque ont tiré les cours du pétrole vers le bas. Le plan d'aide historique arrêté par l'Union européenne pour trouver une issue à cette crise n'a pas apaisé les craintes sur le plan économique. Ainsi, après l'euphorie de lundi dernier, c'est le retour à la baisse. Au même titre que le pétrole, l'euro continue à pâtir de cette situation de frilosité de l'économie mondiale. Qu'en est-il de l'impact sur l'Algérie ? Théoriquement, celle-ci, qui importe majoritairement (à hauteur de 60%) en euro puisque ses principaux fournisseurs sont européens, devrait sortir gagnante de cette crise en économisant sur ses achats. Mais, si on prend en considération la baisse des cours du baril sur le marché international, les exportations risquent en parallèle de baisser. Ce qu'on pourrait gagner en importations, on le perdrait en exportations. Donc rien à gagner, sachant aussi que l'impact de la baisse de l'euro s'évalue par ailleurs sur d'autres paramètres, notamment les placements des réserves de changes et les taux d'intérêt. Finalement, pour l'heure, la baisse de l'euro est loin d'être profitable au pays. Le retard accusé dans la diversification des importations en est la raison principale. Prônée par les experts, la réorientation du commerce extérieur n'a pas eu lieu. Le débat qui avait pris de l'ampleur juste après le début de la crise financière et économique n'a finalement pas changé grand-chose à la situation du commerce extérieur en matière de diversification des partenaires. Et de rebondir aujourd'hui dans le contexte de la crise grecque. Cela pour dire que la question reste toujours d'actualité et le restera. Pour éviter les fluctuations du dollar et de l'euro sur le marché international, il y a surtout lieu de diminuer la dépendance à l'égard des hydrocarbures en diversifiant l'économie. En d'autres termes, en mettant en place une économie productive. C'est sur cette question que le travail doit être axé. Là, les orientations sont claires. Les discours des officiels rappellent toujours cette nécessité alors que le projet tarde à se concrétiser. On se souvient que le Haut-Commissariat à la planification et à la prospective (HCPP) a été chargé d'élaborer des propositions sur le long terme avec des axes bien précis. Ce qui a été fait. Pour le moment, aucune suite n'a été donnée aux recommandations des experts du HCPP. Plusieurs aspects (matériel, organisationnel…) attendent d'être définis. Cela pour dire que les perspectives ne sont pas encore claires pour la diversification de l'économie, une diversification pourtant tant prêchée. Tant que cette situation persiste, l'économie nationale continuera à subir les fluctuations du marché du pétrole et les conséquences des crises récurrentes à l'échelle mondiale. S. I.