De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Les cheminots de Constantine maintiennent leur débrayage et n'entendent pas revenir aux commandes des locomotives si leur revendication n'est pas satisfaite. Au 4ème jour du débrayage, les gares et les quais sont restés vides. «C'est le statu quo», entend–on auprès de la direction qui poursuivra : «On imagine mal le retour à la normale sans garantie octroyée aux travailleurs», tandis qu'un autre avis met en relief l'absence d'une réelle plate-forme de revendications ayant précédé ce gel. «Au départ, il n'y avait pas une étude renfermant les points essentiels à mettre sur la table des pouvoirs publics. La convention branche a été mal interprétée par le personnel de la SNTF», soutient une source proche des cheminots, ajoutant qu'au lieu d'établir un canevas mentionnant toutes les préoccupations des travailleurs on a versé dans des revendications sommaires. Plus explicite, la même source ajoutera que les cheminots veulent des augmentations à hauteur de 20% sans qu'il y ait des textes pour l'établir. Ce qui n'est pas évidemment l'avis de tous les grévistes qui soutiennent : «On veut être augmentés comme cela est prévu pour les autres secteurs.» Quoi qu'il en soit, les cheminots sont décidés à camper sur leurs positions, alors que, du côté de la direction nationale, rien n'a encore filtré. Et si rien ne vient pour mettre fin à cette grève, les répercussions seront une perte sèche pour la société et la galère pour les usagers. La SNTF compte déjà un important manque à gagner. En matière de transport ferroviaire, Constantine détient une place assez importante avec au moins 15 trains de marchandise par jour assurant des liaisons vers le Sud et la capitale pour transporter carburant, céréales, ciment… En ce qui concerne les trains de voyageurs, deux trajets sont assurés quotidiennement entre Alger et Constantine. En court trajet, les autorails inaugurés l'été dernier assurent des liaisons pour Tébessa, M'sila, Skikda et Annaba. Cette grève pénalise également les destinations vers les banlieues (El Khroub, Didouche Mourad, El Gourzi, Zighoud Youcef). Les usagers peinent à trouver un moyen transport pour rejoindre leur domicile ou leur travail dès lors que les autres moyens de transport font tout autant défaut.