Une croissance molle au premier trimestre. C'est ce que résument les chiffres publiés par plusieurs pays de la zone euro. Ces chiffres montrent que la reprise reste très lente et n'aidera pas les gouvernements à réduire rapidement leur énorme déficit gonflé par la crise. La croissance s'est limitée à 0,2% en Allemagne et aux Pays-Bas, à 0,1% en France et en Espagne, l'économie autrichienne a stagné. Seuls l'Italie et le Portugal se distinguent avec des hausses du PIB de respectivement 0,5 et 1%. Devant la gravité de la crise, la Commission européenne a proposé hier de renforcer dès 2011 le contrôle des projets de budget des pays européens en les soumettant à l'avenir à un examen au niveau européen avant qu'ils ne soient présentés aux Parlements nationaux. La Commission européenne a par ailleurs suggéré de «conditionner» les subventions de l'Union européenne au respect par les pays membres d'une saine discipline budgétaire, a indiqué son président, José Manuel Barroso. Dans une série de propositions pour renforcer la gouvernance économique des pays européens, la Commission a déclaré vouloir «renforcer» le pacte de stabilité européen qui encadre la surveillance des déficits. Les 16 pays de la zone euro s'y sont déjà engagés sur le principe. Pour cela, l'exécutif européen propose surtout que les projets de budget nationaux ou leurs grandes lignes lui soient soumis dès le printemps. Ils seraient ensuite examinés par les ministres des Finances européens qui donneraient leur avis avant d'être soumis aux Parlements dans les Etats. La Commission s'est aussi prononcée en faveur de la création d'un mécanisme permanent de «gestion de crise», alors qu'un dispositif de ce type, mais seulement temporaire, vient d'être mis sur pied pour venir au secours de la zone euro.De son côté, le Fonds monétaire international (FMI) a recommandé aux pays européens de renforcer leur coordination budgétaire en effectuant notamment des transferts budgétaires entre Etats. «Ce dont nous avons besoin, c'est de meilleurs outils de surveillance pour organiser des transferts d'une partie de la zone euro vers d'autres parties», a déclaré le directeur du FMI dans un entretien avec le Financial Times. Le FMI a, pour rappel, appelé mardi dernier les gouvernements de la planète à réduire leur dépendance au dollar, fragilisant le système monétaire international déjà éprouvé par la crise, en introduisant d'autres monnaies comme l'euro ou le yen dans leurs réserves de changes. C'est également l'inquiétude aux Etats-Unis d'Amérique qui n'ont pas manqué d'afficher leur appréhension sur les risques de contagion de la crise grecque.Ainsi, au moment où l'économie américaine commence à se redresser de la récession la plus longue qu'ait connue le pays depuis la crise des années 1930, plusieurs dirigeants de la Banque centrale (Fed) ont mis en garde contre les risques de transmission des problèmes de l'Europe à l'Amérique par le biais des marchés financiers et des plus grandes banques, d'envergure mondiale. Les autorités de Washington suivent de près l'évolution de la situation outre-Atlantique et ne manquent pas de faire savoir à leurs homologues européens qu'elles attendent des mesures énergiques pour résoudre les problèmes liés à la montée de l'endettement de certains Etats du Vieux Continent, question qui se pose également aux Etats-Unis. R. E.