L'hypertension artérielle (HTA) constitue un autre problème de santé publique. Evoluant en sourdine avant sa manifestation par de nombreuses complications, la HTA touche de nombreuses personnes en Algérie. Les statistiques avancent que plus de 30% de la population adulte atteinte par cette maladie est soumise à un traitement. Mais des sources médicales avancent que seules 6% parmi ce taux suivent une thérapie stricte. Cependant, on ne peut dresser une liste exhaustive des patients qui en souffrent faute d'études épidémiologiques fiables. Ce que l'on sait, c'est que le nombre des malades est en nette progression et que les cabinets des médecins et autres services d'urgence des CHU ne désemplissent pas. «Durant la nuit, on accueille beaucoup de patients souffrant d'une élévation de tension. On les soumet à traitement pour modérer leur TA (tension artérielle en jargon médical, NDLR)» explique une urgentiste. Ce sont surtout les personnes âgées qui en souffrent. Une constatation justifiée parfois par l'absence d'une discipline liée à des mesures hygiéno-diététiques. «En plus du traitement pharmacologique, les patients doivent se plier à quelques restrictions pour éviter une complication de leur maladie. Il y va de la consommation modérée du sel, de la pratique d'une activité physique, du tabac, de l'alcool à l'alimentation qui devrait être riche en légumes et fruits et pauvre en graisses animales», souligne un médecin. Des patients n'observent pas scrupuleusement avec la prise de médicaments. «Les personnes âgées notamment ignorent souvent la régularité dans la prise des antidotes, surtout si elles ne sont pas bien encadrées par leurs proches», commente un interniste. L'hypertension artérielle est, selon les spécialistes, causée par un terrain héréditaire et d'éventuels facteurs de risque. Elle requiert une prise en charge sérieuse et rigoureuse. Ainsi, il existe des causes hormonales, dont le diabète, et des anomalies congénitales de l'aorte. «Plus rarement, l'hypertension est conséquente d'une affection médicale, la surcharge pondérale étant un risque de déclenchement d'une HTA. Elle la favorise par divers mécanismes la graisse abdominale sécrète, des substances nocives tout comme un régime alimentaire trop riche en sel et en alcool», dira un neurologue. Une cause à laquelle s'ajoute le mal du siècle : le stress. Une étude vient démontrer en fait que les risques d'hypertension sont plus élevés chez les employés devant répondre à de fortes exigences, en ayant un pouvoir de décision limité. Par ailleurs, la corporation alerte sur les symptômes le plus souvent «absents» jusqu'à la manifestation soudaine de la maladie avec des complications. Il y a cependant des signes avant-coureurs qui éclairent : maux de tête, bourdonnements d'oreille, sensation de déséquilibre,… C'est après un diagnostic d'hypertension artérielle établi que le spécialiste se lance dans la recherche des facteurs de risques associés (surcharge pondérale, diabète, cholestérol, tabagisme,…). «Chaque patient aura son propre diagnostic car cela dépend du nombre de facteurs de risque», explique-t-on. N. H.