De notre envoyée spéciale à Ghardaïa Badiaa Amarni Parce que les ressources halieutiques en Algérie sont limitées, il est aujourd'hui plus que prioritaire de s'orienter vers l'aquaculture pour produire plus de quantités de poisson. Et c'est précisément ce qu'est en train de faire le ministère de la Pêche et de l'Aquaculture à travers un programme qui a trait au développement de cette filière d'avenir qui n'attend que l'intérêt des investisseurs privés.C'est le message véhiculé hier à l'ouverture des 2èmes assises de la pêche et de l'aquaculture des régions des Hauts Plateaux et du Sud ouvertes hier à Ghardaïa en présence du ministre de la Pêche et de l'Aquaculture et des cadres de son ministère. A l'ouverture des travaux, le premier responsable du secteur, Smaïl Mimoune a tenu à rappeler le cadre de cette rencontre qui se tient en prévision des assises nationales prévues les 16 et 17 octobre prochain au palais des Nations au Club des Pins.Le ministre a indiqué que cette manifestation se veut une étape d'évaluation de ce qui a été fait dans le secteur lors du précédent quinquennat et la prospection pour la prochaine étape, c'est-à-dire le programme quinquennal 2010-2014. «Nous sommes à la croisée des chemins entre ces deux périodes, et il convient de faire un point de la situation», dira le ministre devant les cadres et les partenaires du secteur. «Il s'agit de capter les énergies et de les dynamiser pour mettre en œuvre le prochain quinquennat.» «Ces assises sont un signe fort de la volonté du secteur à faire contribuer toutes les régions du pays, notamment celles de l'intérieur et des Hauts Plateaux», a encore signalé M. Smaïl Mimoune. L'objectif est de combattre la pauvreté et d'améliorer les conditions de vie des populations de ces régions en changeant leurs habitudes alimentaires à travers la consommation du poisson d'eau douce. Actuellement, il existe 400 sites propices à l'aquaculture, soit 68 000 hectares destinés à des projets d'aquaculture à travers l'ensemble du territoire national, y compris au Sud, selon le ministre. Lequel a appelé le secteur privé à se manifester pour investir dans ce créneau. Bien sûr, explique-t-il encore, «il faut que l'Etat oriente d'abord les investisseurs vers ces sites et les accompagne à travers l'encadrement technique et financier notamment». Il fera savoir également que, pour inciter ces opérateurs privés, des fermes pilotes d'élevage à caractère de vulgarisation et de recherche ont été initiées dans le cadre du précédent quinquennat 2005-2009. Il avancera, à titre d'exemple, la ferme pilote d'élevage du loup de mer et de la daurade à Bousmaïl, celle des moules et des huîtres à Aïn Defla, et celle de la crevette à Oued Kbir à Skikda. Le premier responsable du secteur a aussi évoqué les deux écloseries mobiles mises en place pour la production d'alevins à Sétif et Sidi Bel Abbès afin d'arrêter leur importation à l'avenir. Concernant les investissements privés qui commencent à se faire à grande échelle, le docteur Rachid Mimoun a évoqué, entre autres, deux projets de moules et d'huîtres à Tamenfoust (Alger) et Aïn Tagourait (Tipasa) d'une capacité de 100 tonnes par an. Pour les projets en cours, il évoquera celui de la sole à Aïn Témouchent pour une capacité de 2 000 tonnes annuellement.Le ministre a beaucoup insisté sur l'accompagnement des jeunes par l'Agence nationale de soutien à l'emploi de jeunes (ANSEJ) et la Caisse nationale d'allocation chômage (CNAC). Il a aussi mis en exergue le rôle de la formation dans ce domaine afin d'être au rendez-vous de la technologie.Le premier responsable du secteur, qui a déclaré qu'il reste encore beaucoup de potentialités à exploiter, notamment à Ghardaïa, Ouargla et Béchar, n'a pas manqué de souligner l'importance de l'aquaculture intégrée avec l'agriculture en ce sens que les eaux d'élevage peuvent servir l'irrigation et permettre de meilleurs rendements. Ils peuvent même dans, certains cas, remplacer les engrais.