Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
HRW préoccupée par la détention au secret des «chemises rouges» Le Premier ministre thaïlandais affirme que «l'ordre a été totalement rétabli» à Bangkok
Synthèse de Lyes Menacer Deux jours après la dispersion des «chemises rouges» qui manifestaient depuis la mi-mars à Bangkok et la fin des violentes émeutes qui s'en étaient suivies, l'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW) a dénoncé la détention dans des lieux secrets des leaders des manifestants antigouvernementaux thaïlandais, ont rapporté les médias. Selon cette ONG, les huit chefs des «rouges», qui se sont rendus mercredi et jeudi derniers, et les manifestants arrêtés, dont le nombre n'a pas été communiqué, sont susceptibles d'être victimes de mauvais traitements après avoir été incarcérés sans être inculpés dans des lieux indéterminés. «Les personnes interpellées devraient être rapidement présentées à un juge et inculpées ou être relâchées», a demandé Elaine Pearson, directrice pour l'Asie de HRW. Elle a ajouté que ce manque de caution judiciaire et l'emprisonnement dans des lieux tenus secrets «sont susceptibles de déboucher sur des violations des droits de l'Homme». A la suite de l'instauration de l'état d'urgence à Bangkok et dans 23 provinces, qui renforce les pouvoirs de l'armée et de la police, le risque de «disparitions», de torture et d'autres abus s'est accru, prévient HRW. L'organisation basée à New York s'était déjà déclarée jeudi «sérieusement préoccupée» par les agissements de l'armée et des manifestants antigouvernementaux au cours des opérations menées pour disperser le camp retranché des «chemises rouges» mercredi. Au moins 83 personnes ont été tuées depuis le début des manifestations et environ 1 900 blessées, selon les secours. Du côté gouvernemental, le Premier ministre thaïlandais Abhisit Vejjajiva a affirmé hier que l'ordre avait été «rétabli» à Bangkok, affirmant que son Exécutif doit «faire face aux immenses défis» auxquels le pays est confronté. «Nous avons rétabli l'ordre à Bangkok et dans les provinces», a-t-il indiqué lors d'une courte allocution télévisée. «Nous allons continuer à assurer un retour rapide à la normale», a-t-il assuré. L'armée a prévu de mettre fin dans l'après-midi aux opérations pour sécuriser totalement l'ex-zone rouge. Elles «seront terminées d'ici 15h00» (08h00 GMT), a indiqué Sunsern Kaewkumnerd, son porte-parole. Abhisit Vejjajiva laisse par ailleurs les portes du dialogue ouvertes, appelant ses adversaires, les partisans de l'ex-Premier ministre en exil Thaksin Shinawatra, à la «réconciliation» pour ne plus revivre une telle crise. «Je vous invite tous à rejoindre le processus de réconciliation», a-t-il appelé, annonçant le maintien de la «feuille de route» qu'il avait proposée aux «rouges» le 13 mai. Il n'a cependant donné aucune information sur la date d'éventuelles élections anticipées. Le 13 mai, alors que les négociations avec les «rouges» s'enlisaient à nouveau et que les leaders du mouvement refusaient d'y mettre fin, il avait annulé sa proposition d'organiser le scrutin le 14 novembre prochain.