De notre correspondant à Constantine A. Lemili La Cinémathèque algérienne a, enfin, procédé à la désignation d'un conseiller culturel pour la relance des activités de ses deux salles de répertoire de Constantine. Pratiquement sans animateur ès qualités depuis plus de dix ans, après le départ de MM. Rachid Nafir et Hachemi Zertal, l'unique salle, An Nasr, qui demeurait fonctionnelle après le sinistre qui avait ravagé Le Cirta, l'autre antre du cinéma, avait été dirigée par l'un des agents parmi les plus qualifiés, en l'occurrence N. Abdelmalek, qui autant que faire se peut et la volonté aidant, notamment durant les dures années du terrorisme, était néanmoins parvenu à assurer la suite, même si, entre-temps, les équipements tombaient dans la plus pathétique des obsolescences et que les films se raréfiaient. Dans la foulée, ce qui restait comme stock de films archivés par la tutelle ne résistera plus, du fait de leur détérioration avancée, à l'engrenage d'appareils appartenant à une époque dorénavant révolue. Ensuite, pour la salle An Nasr, c'était la galère, ce qui restait de ses équipements étant acheminé pour des besoins urgents exprimés dans une autre salle à Alger en ce sens que le secteur, compte tenu de la conjoncture difficile que traversait le pays, n'arrivait plus à acquérir du matériel neuf. Une vacance que mettra à profit, quelques années plus tard et avec l'avènement de lendemains nettement meilleurs, le ministère de la Culture, pour entreprendre sa réhabilitation (An Nasr). Une réhabilitation sujette à caution et une relance des activités qui ne verra pas le jour depuis la livraison des lieux, en avril 2003, par le promoteur chargé des travaux qui refilera plus un cadeau empoisonné aux pouvoirs publics ; dont les responsables étaient peu soucieux, laxistes et complaisants si ce n'est intéressés, qu'un projet fini conforme à la commande et plus particulièrement aux millions de dinars empochés en contrepartie. Preuve en sera qu'une autre réhabilitation va être entreprise au cours de cette année, procédures terminées et cahier des charges en voie de finalisation. Quoi qu'il en soit, Selim Hamdi, le nouveau conseiller culturel que nous avons eu l'heur de rencontrer au cours de la journée de dimanche dernier, semble avoir, compte tenu de sa très éclectique formation, non seulement, conscience de la dimension du challenge auquel il est appelé mais aussi, et c'est l'essentiel, la ferme et réelle volonté de redynamiser la salle et envisage très sérieusement de faire renaître de ses cendres, et jamais cela n'a été aussi bien le cas, Le Cirta, la deuxième salle de répertoire. Le département de Mme Toumi semble très sérieusement faire suivre d'effets sinon concrétiser, le doigt sur la couture du pantalon, l'un des engagements pris par le président de la République lors de sa dernière campagne électorale et qui consiste à la relance du cinéma sous tous ses aspects. Reste à savoir à quelle cadence va aller cette concrétisation.Le conseiller culturel, comme son titre semble si bien l'expliquer, s'attellera à relancer la mission première de la Cinémathèque et redémarrer dans les meilleures conditions ses activités. Débarrassé des tâches administratives dévolues à son prédécesseur, il aura une large marge de manœuvre pour peu que sa hiérarchie s'accorde à l'assister dans le vaste chantier qui l'attend.