L'Algérie occupe la troisième place des pays qui luttent le moins contre le piratage et la contrefaçon, est-il indiqué dans le dernier rapport annuel établi par les services du représentant au commercial américain (USTR). Un classement qui n'étonne en rien le directeur général de l'Institut national de la propriété industrielle (INAPI) Taousar Hakim. Ce dernier qui a animé une conférence-débat hier au centre de presse d'El Moudjahid a ajouté à propos de ce classement : «Il est, certes, peu reluisant mais il est peut-être un facteur d'engouement contre la lutte du piratage et de la contrefaçon dans notre pays.» Le DG a tenu à rappeler dans son intervention relative au taux de piratage qu'«après un taux revu à la baisse suite aux efforts de lutte par nos services et sur instruction du gouvernement, nous revoilà à 24% de piratage. Un retour à la hausse qui, selon M. Taousar, est dû en partie à l'inobservation par les entreprises des recommandations de l'Exécutif les sommant d'être plus vigilantes et moins tolérantes quant à l'utilisation hors cadres des outils informatiques, c'est-à-dire les logiciels». Il déclare qu'une lutte efficace de la contrefaçon et du piratage , qui prend des proportions alarmantes chez nous, est tributaire de l'implication de toutes les institutions concernées et d'insister : «Pour arriver à des résultats palpables sur le terrain, la coordination dans l'effort de lutte devient tout à fait indiquée et non pas continuer à travailler en autarcie.» Toujours au registre de la lutte contre ce fléau, le conférencier a lancé à 'assistance : «Une révision de certains textes de loi relatifs aux moyens de lutte s'impose si nous voulons quelque peu réduire l'ampleur du piratage.» Concernant les droits d'auteur et la propriété industrielle à l'échelle nationale, M. Taousar a tenu à souligner : «Il faut absolument donner une compensation aux auteurs en obligeant tous les exploitants des œuvres au paiement des revendications.» Le DG s'est aussi prononcé sur l'intérêt de protéger les inventeurs contre l'exploitation illicite de leurs œuvres et de les encourager. Dans cette perspective, le premier responsable de l'INAPI a annoncé la mise en place de mécanismes d'encouragement aux inventeurs. «Des mécanismes qui s'inscrivent dans le cadre de la politique d'appui à l'innovation», a précisé M. Taousar. Il a aussi fait part de la création d'un fonds d'aide aux inventeurs. «Ce qui va peut-être permettre aux créateurs de ne plus se soucier de la finance nécessaire pour mener à terme leurs travaux», notera le conférencier à ce sujet.Soulignons enfin que le DG a, dans son exposé, mis en exergue la mission de l'INAPI et ses activités en 2009. Selon lui, son institution a enregistré 249 dépôts de demande de brevets de janvier à avril 2010, soit une augmentation de 22% par rapport à la même période de l'année précédente. Z. A.