C'est demain que s'ouvrira à Nice le 25e sommet Afrique-France, en présence d'une quarantaine de chefs d'Etat, dont Abdelaziz Bouteflika, le premier président algérien à avoir participé, en 2001, à Yaoundé (Cameroun), à cet important rendez-vous entre l'ancienne puissance coloniale et le continent noir. Prévu initialement en février dernier à Charm El Cheikh, en Egypte, ce sommet a été reporté et transféré à Nice en accord avec le pays hôte, Paris ayant refusé la présence, souhaitée par Le Caire, du président soudanais Omar El Béchir, sous le coup d'un mandat d'arrêt international. Accusé de graves atteintes aux droits de l'Homme dans son pays, le président zimbabwéen Robert Mugabe ne sera pas aussi présent à cette rencontre. Son homologue ivoirien, Laurent Gbagbo, a désigné Laurent Dona Fologo, président du Conseil économique et social, pour le représenter, estimant que la situation politique qui prévaut dans son pays ne lui permet pas de quitter le territoire national. La réforme du Conseil de sécurité des Nations unies, la participation active de l'Afrique aux travaux du G8 et du G20, la lutte contre le terrorisme transnational, le changement climatique et la pauvreté, ainsi que le développement économique et la sécurité alimentaire sont autant de questions que le sommet de Nice aura à aborder pendant deux jours. Pour la première fois, le sommet Afrique-France verra la participation de 150 entreprises africaines et 80 des plus importantes entreprises françaises, en plus des représentants de plusieurs syndicats des deux côtés. Les ministres chargés du secteur de l'économie devront discuter des moyens à engager pour faciliter aux petites et moyennes entreprises (PME) africaines un meilleur accès aux financements qui les aideront à se développer, afin de leur permettre d'améliorer leur rendement et avoir la place espérée sur le marché mondial. Le volet de la formation professionnelle au sein des PME africaines ne peut donc être ignoré par les participants au sommet de Nice qui doit déboucher sur des propositions concrètes. Concurrencée par les Etats-Unis, l'Australie et surtout la Chine, la France, qui a beaucoup perdu de son influence en Afrique, devra désormais se conformer à la logique du gagnant-gagnant. A la veille du sommet de Nice, la France a décidé de revaloriser les pensions des anciens combattants issus de ses anciennes colonies africaines, qu'ils aient ou non la nationalité française. Le gouvernement français avait annoncé fin 2006 que les 84 000 anciens combattants de 23 nationalités verraient le montant de leurs pensions, gelé après l'indépendance des ex-colonies, aligné sur celles de leurs frères d'armes français. A noter que 52 Etats africains ont été invités à participer au sommet, ainsi que les représentants de l'Union européenne, de l'Organisation internationale de la francophonie, de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, de la Commission de l'Union africaine et de la Banque mondiale. L. M.