Quarante-cinq rencontres de tennis disputées au cours des cinq dernières années font l'objet d'une enquête en raison de paris suspects les concernant, révèle un rapport rédigé par d'anciens policiers, à la demande des instances dirigeantes de ce sport. «L'étude a permis d'identifier 45 matches professionnels joués au cours des cinq dernières années ayant fait l'objet de paris suspects, qui vont demander une évaluation plus poussée afin de vérifier s'ils n'ont pas affecté l'intégrité du tennis professionnel», explique ce rapport. Cette enquête a été menée à la demande de la Fédération internationale (ITF), de l'ATP, de la WTA et des quatre tournois du Grand Chelem par deux anciens policiers britanniques, Jeffrey Rees et Ben Gunn, qui avaient déjà effectué pareilles missions dans le monde du cricket et dans celui des courses de chevaux. Même si le rapport estime que «le tennis professionnel n'est ni systématiquement, ni institutionnellement corrompu» et qu'«aucune preuve d'un lien avec le crime organisé n'existe», ces instances ont assuré qu'elles allaient mettre en œuvre les recommandations des enquêteurs, qui ont notamment réclamé la création d'une unité de défense de l'intégrité et la mise en place d'un programme anti-corruption. «Leur décision d'accepter nos recommandations, ainsi que leur volonté de mettre en place un programme anti-corruption global aideront à maintenir et à améliorer l'intégrité d'un sport universel, apprécié par des millions de personnes», a souligné M. Gunn. Le monde du tennis a été touché par des soupçons de corruption depuis plusieurs années, qui ont notamment visé le Russe Nikolay Davydenko, n° 4 mondial, après qu'un montant très élevé de paris eut été enregistré sur son match au deuxième tour du tournoi de Sopot (Pologne), le 2 août dernier. Le Russe avait abandonné, officiellement pour une blessure à un pied, face à l'Argentin Martin Vassallo Arguello. Cinq joueurs italiens, Federico Luzzi, Giorgio Galimberti, Potito Starace, Daniele Bracciali et Alessio Di Mauro, ont dû purger une suspension pour avoir parié sur des rencontres de tennis. Le tournoi de Roland-Garros, qui débute dimanche prochain, sera par ailleurs l'objet des mêmes restrictions ayant été mises en œuvre lors de l'Open d'Australie en début d'année : les ordinateurs portables seront interdits aux abords des courts et une surveillance des personnes soupçonnées de parier en ligne avec leurs téléphones portables sera effectuée.