La 43ème Foire internationale d'Alger prend fin aujourd'hui. La comparaison entre cette édition et les précédentes nous amène à une seule conclusion : aucune différence, il n'y a que le thème qui a changé. En termes de participation, de contacts d'affaires et de projets concrets, rien à signaler. Les participants à cette traditionnelle manifestation économique n'ont qu'un seul but : vendre. Ils viennent beaucoup plus pour prospecter le marché algérien et chercher d'éventuels représentants ou clients que pour nouer des relations d'affaires au sens large du terme, c'est-à-dire investissements, joint-ventures, sociétés mixtes. Les responsables le reconnaissent. Ils refusent même de se prononcer sur les nouvelles orientations économiques. En revanche, le plan quinquennal 2010-2014 les intéresse. Les opérateurs étrangers savent bien que les besoins de l'Algérie en machines industriels et en engins lourds pour travaux publics sont importants en cette période de lancement de grands projets. D'où une présence forte de ces secteurs à la 43ème FIA. Le thème : «Algérie : opportunités d'investissements stratégiques» n'apparaît pas. Ce sont la vente et la commercialisation qui sont mises sur le devant de la scène. Et pourtant, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, l'a clairement affirmé à l'ouverture de cette foire : «Nous n'avons pas l'intention d'importer pour 286 milliards de dollars, nous voulons plutôt développer notre outil économique.» Développer l'outil de production ne veut pas forcément dire acheter en masse des machines. Ce développement passe aussi par l'amélioration des capacités techniques, dont le transfert du savoir-faire. Cependant, la foire, en attendant le bilan officiel, un bilan qui se limitera comme d'habitude au nombre des visiteurs et aux aspects organisationnels, n'a pas apporté du nouveau dans ce domaine. La volonté des PME de l'Hexagone de créer des sociétés communes avec des entreprises algériennes pour produire en Algérie, comme l'a souligné le président de la Confédération générale des PME françaises, sera-t-elle concrétisée ? Passerons-nous de la vente à la production ? L'Algérie et ses partenaires prendront-ils encore du temps avant de quitter «les chemins battus d'une coopération au rabais», comme il est noté dans le communiqué du Conseil national économique et social (CNES) après l'entrevue entre son président et celui de la CGPME. S. I.