De notre envoyé spécial à Johannesburg Amirouche Yazid Marquée par l'absence physique de Nelson Mandela dont la présence était souhaitée par toute la nation arc-en-ciel ainsi que par les invités de la circonstance, la cérémonie d'ouverture de la 19ème édition de la Coupe du monde a été à la mesure de l'événement qui suscite l'intérêt de toute la planète. Même si la défection était incontestablement irremplaçable, la cérémonie a connu un franc succès, comme en témoigne la communion exprimée par les invités du pays. Il régnait, en effet, une ambiance particulière dans l'enceinte de Soccer City ou a été donné le coup de starter de la fête aux environs de 14h (heure locale). Le monde semble observer une pause. Impression finale : une cérémonie africaine de rang mondial. Tout semblait s'arrêter hier sous le ciel sud-africain. Le monde entier regarde ce qui se joue en Afrique. Retraçant toute l'histoire, riche en faits majeurs, du continent africain qui accueille pour la première fois la manifestation footballistique courtisée par tous les pays, la cérémonie a été courte et expressive.Elle traduit les différentes facettes de vie et les modes d'organisation expérimentés dans le berceau de l'humanité. La fête fut totale à Johannesburg où tous les mouvements se conjuguent au football dans un pays qui préfère plutôt le rugby, le cricket et le soccer.La cérémonie d'hier, devant les 80 000 spectateurs, est manifestement annonciatrice de la étermination des Sud-Africains à réussir leur pari mondial. Au-delà du cachet festif de la démonstration, c'était un moment fort émouvant pour les enfants de Mandela. Ils voulaient tous être de la partie. «Cela fait longtemps que nous attendions ce jour», annonce une jeune fille à l'entrée du stade Soccer City. Cette envie de réaliser est visible dans tous les coins du pays. Elle est résumée par cette phrase du président Jacob Zuma collée sur les murs des bâtisses et des infrastructures mobilisées pour abriter l'événement. «Ke Neko» (il est temps), dit le successeur de Thabo Mbeki dans la langue swoto, une des langues locales du pays. Les concepteurs de la cérémonie ont néanmoins pris le soin de mettre en évidence les cultures des six pays africains qui prendront part à la Coupe du monde 2010. Le ton a été ainsi donné par la troupe sud-africaine Tkzee, composée de Kabelo, de Tokollo et de Zwai qui a chanté le genre kwaibo dans la chanson à tube Shibobo. Cette chanson n'a pas laissé indifférents les milliers de Sud-Africains présents à Soccer City pour danser leur Archbishop Desmond Tutu.Le rythme a ensuite changé, tout en en gardant l'esprit, avec la démonstration du Nigérian HHP, une abréviation de Hip Hop Pantsula. Le king nigérian Fessi Kuti a ajouté sa note à la partition pour libérer les ultimes hésitations des Super Eagles, version féminine. L'Algérie, dont la présence a réjoui les Sud-Africains, a été représentée par cheb Khaled, qui décidément refuse de vieillir. Le chanteur de raï, emblème national sur les épaules, a repris l'une de ses célèbres chansons sous les acclamations du public où domine le jaune des Bafana Bafana venus nombreux pour vivre la cérémonie d'ouverture et assister ensuite son team face aux Mexicains également soutenus par leur président de la République présent dans la tribune officielle en compagnie de Zuma et de Joseph Sepp Blatter, président de la FIFA.