De notre envoyé spécial à Johannesburg Amirouche Yazid C'est l'heure de vérité pour la sélection algérienne qui disputera demain son premier match de la Coupe du monde 2010 dont le coup d'envoi a été donné, hier au stade Soccer City devant environ cent mille supporters, par l'arbitre Guatémaltèque Carlos Batres Gonzalez, qui a remplacé le Chilien Pablo Pozo initialement désigné pour le second match du groupe C. Mais décidément les changements sont aussi du côté algérien puisque le sélectionneur national, Rabah Saadane, a tranché pour aligner une équipe légèrement remodelée dans au moins deux compartiments. Le premier réaménagement touchera la paire du milieu défensif qui sera composée pour la première fois de Lacen et du revenant Yebda. Même si la participation du second n'est pas complètement acquise, il n'en demeure pas moins que cet «assemblage» est de nature à ramener un peu plus d'ordre dans le jeu des Verts qui a curieusement régressé au moment où le compartiment a été renforcé. Beaucoup d'espoir repose donc sur le duo Lacen-Yebda pour rendre plus opérant, plus entreprenant un «corps» névralgique dans le fonctionnement de toute formation. Avec ces deux éléments ayant à la fois les prédispositions pour presser l'adversaire et la capacité à stabiliser le jeu de l'équipe, les Verts auront a priori la possibilité de maîtriser la partie. Car aussi bien Lacen que Yebda ont les aptitudes physiques et techniques pour mieux contrôler leurs couloirs respectifs. C'est à partir de là que Ziani et Belhadj, de plus en plus sollicités pour l'animation offensive, pourront monter d'un cran pour créer des occasions de scorer. Karim Matmour œuvrera, lui aussi, sur son couloir fétiche, pour une animation offensive synchronisée au départ comme au finish. Et dans la perspective de mettre fin à l'inefficacité de la ligne d'attaque qui ne marque plus de buts, le coach national a déclaré au cours du point de presse animé à Durban que cette ligne n'aura qu'un seul cavalier. C'est Rafik Djebbour qui a été préféré à Abdelkader Ghezzal pour ce rôle. Pour la première fois donc, Ghezzal ne bénéficie pas de la confiance de Saadane. Djebbour sera ainsi appuyé par Matmour sur la droite et par les montées de Ziani et de Belhadj sur la gauche, pour peu que ces joueurs fassent preuve de réalisme et d'opportunisme devant la cage adverse. Concernant la ligne défensive, le sélectionneur national préfère la carte de la stabilité. Aucun changement n'est prévu dans ce compartiment qui sera composé de la «troïka» Bougherra, Halliche, Antar. La composante de la défense risque néanmoins de solliciter un quatrième élément si les Verts n'arrivent pas à contenir le jeu des Slovènes qui ont certainement des atouts à faire valoir notamment en attaque constellée de joueurs très doués, à l'image de Dedic, coéquipier d'Antar Yahia à Bochum, et de Novakovic, auteur d'une très belle saison chez le FC Cologne. Le coach national a maintes fois souligné par ailleurs son souci de préserver l'équilibre de son onze type qui incontestablement n'aura pas la partie facile demain à Polokwane devant un adversaire très solide en défense -la Slovénie n'a encaissé que 4 buts durant les éliminatoires-, et qui a l'habitude de surprendre ses vis-à-vis par un jeu de contre déroutant par sa simplicité et son efficacité. La similitude avec les Verts réside dans le fait qu'aucun Slovène n'a participé à une phase finale d'un Mondial. La Slovénie a participé, pour rappel, à la Coupe du monde 2002 sans pouvoir se faire une place dans le second tour.