Photo : S. Zoheir De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi La capitale de l'Est n'a pas été affectée par la crise du lait. Les camions des opérateurs sillonnent de bon matin tous les quartiers pour servir les revendeurs. Le groupe industriel de la production laitière Giplait situé à Chaab Erassas confirme la santé de cette filiale. «Jusqu'à preuve du contraire, notre organisme affiche une présence permanente. A aucun moment, un déficit n'est venu pénaliser les consommateurs et notamment les 40 points de vente que nous alimentons au quotidien en plus de la wilaya de Mila», atteste un responsable chargé des achats au niveau de cet organisme. Le groupe qui produit plus de 200 000 sachets de lait pasteurisés par jour estime que Giplait a atteint un degré de professionnalisme appréciable si bien que les ventes demeurent en nette progression depuis 2005. «Les statistiques de ventes sont en croissance d'année en année et ce, à raison de 10- 20%», justifie notre interlocuteur qui attribue cet essor commercial à la qualité du produit proposé et au professionnalisme des 236 travailleurs qui activent au sein de cet établissement, se frottant à 5 autres opérateurs privés dont la qualité n'est pas non plus reléguée au second plan. A cet effet, dira le chargé commercial, «la présence de ces sociétés privées ne nous inquiète pas outre mesure, car Giplait maintient le cap de ses ventes et reste le plus convoité par les consommateurs. Ce qui nous place confortablement dans la peau de conquérant potentiel.» Pour conforter ses chaînes de production, la société réceptionnera, la semaine prochaine, de nouveaux équipements en vue d'être plus performante sur le plan qualité. Sur un autre chapitre, la matière première n'a pas affecté ce groupe en dépit des récents remous ayant ébranlé quelques régions du pays. La poudre de lait est disponible. Giplait s'en approvisionne le plus souvent auprès de l'ONIL à Annaba. «Pour l'heure, on demeure à l'abri d'une éventuelle crise. Nous élaborons des prévisions relativement à nos besoins journaliers et mensuels. Et ce, pour éviter un quelconque arrêt», explique un responsable auprès de l'usine. Par ailleurs en ce qui concerne le lait cru, la société sollicite des éleveurs et des collecteurs répartis à travers les wilayas de Constantine et de Mila. Toutefois, si le malaise n'a pas touché Giplait, il aura, par contre, affecté le budget des «fellahs» qui, selon des sources concordantes, n'ont pas perçu leurs rémunérations depuis le mois de septembre dernier. Payés respectivement à 12 DA/l et à 5 DA/l, la trentaine de collecteurs et les plus de 250 éleveurs attendent désespérément que la firme honore ses engagements. Après des tracasseries administratives qui avaient vu la BADR enfin débloquer la situation aux termes des justificatifs nécessaires se rapportant aux transactions (certificat, carte de fellah, attestation d'éleveur…) voilà que l'ensemble des fournisseurs attendent leur règlement. Une situation rejetée en bloc par quelques voix à Giplait en l'absence du responsable, le seul qui pourrait infirmer ou confirmer cet imbroglio. Du moins, on apprend auprès du service commercial qu'on a joint par téléphone qu'«il est illogique qu'un fournisseur ne soit pas payé…» Au final, Constantine est bien approvisionné en cet aliment entier malgré les conflits internes qui subsistent entre les opérateurs notamment dans le domaine du marketing.