Photo : S. Zoheir L'accord d'association paraphé entre l'Algérie et l'Union européenne en 2002 et appliqué en 2005 n'a pas apporté un plus à la partie algérienne en matière d'investissements. Cette situation a été déjà soulevée par bon nombre d'observateurs économiques mais également par le côté officiel algérien. Ce dernier par la voix du ministre des Finances, M. Karim Djoudi, a tout dit sur ce qu'il pense des résultats de cet accord. Il a tenu à mettre les points sur les i, lors d'une récente intervention au forum annuel de Cros-Montana, regrettant la faiblesse des investissements européens en Algérie. De plus, le ministre avait estimé que «les exportations hors hydrocarbures de l'Algérie demeurent très marginales et sont souvent soumises à des obstacles non tarifaires». «Je considère, après près de cinq années d'application de l'accord, que les flux d'investissements européens sont en deçà des attentes de l'Algérie, en particulier ceux destinés à promouvoir la diversification de son économie et de ses exportations, alors que cet accord a pour objectif de bâtir une relation globale et un partenariat gagnant-gagnant devant se traduire notamment par l'accroissement des investissements directs européens en Algérie», a résumé le ministre de Finances. Effectivement, les Européens semblent aimer beaucoup plus commercer avec notre pays que venir s'installer ici et produire. Les chiffres confirment cette situation qui n'est guère profitable à l'économie nationale. Selon les chiffres officiels, le montant total des investissements de l'ensemble des pays de l'Union européenne (UE) en Algérie de 2003 à 2008 est de prés de 3 milliards de dollars. En 2003, les investissements européens étaient de 104,07 millions de dollars. Ils ont connu par la suite une courbe ascendante pour atteindre 172,90 millions en 2004, puis 235,25 millions en 2005. A partir de 2006, le montant a connu une hausse sensible, sans pour autant atteindre un niveau comparable à au montant du secteur commercial. Ainsi, une année après l'application de l'accord, le montant a dépassé un demi milliard de dollars soit 552, 24 millions de dollars. Il dépassera, en 2008, 1,1 milliard de dollars. S'agissant des investissements selon les pays, l'Espagne était le premier investisseur européen avec 61,34 millions de dollars en 2003 suivie de la Grande-Bretagne (11,96%), les Pays-Bas (11,77%) et de l'Allemagne. Quelques années après, la France a pu reprendre sa place de premier investisseur européen en Algérie avec 43,42% des investissements globaux, devançant l'Espagne (33,87%) et l'Allemagne (6,6%). En 2008, l'Espagne a pu réaliser 294,32 millions de dollars d'investissements alors que les investissements belges ont atteint 221,91 millions de dollars.