Photo : S. Zoheir Par Samira Imadalou Un accord d'association sans impacts positifs sur l'économie nationale, une adhésion à la zone arabe de libre-échange sans résultats également et une intégration économique maghrébine, en attente. Les échanges de l'Algérie avec ses différents partenaires, qu'ils soient européens, arabes ou maghrébins, sont en effet loin d'être profitables au pays. Si la révision à la hausse de la liste négative des produits arabes importés a été décidée pour réduire l'importation des pays de la zone arabe et si l'Union du Maghreb arabe a été relancée pour faire de la région «un ensemble économique intégré et efficace, une force régionale influente», selon les recommandations de la dernière session du conseil maghrébin, qu'en est-il pour renverser l'impact sur l'Algérie de l'accord d'association avec l'Union européenne ? Cette question figure en effet parmi les principales préoccupations de l'Algérie qui retrouvera demain son partenaire européen lors de la réunion du conseil d'association pour évaluer ledit accord. Un accord dont l'application a fait couler beaucoup d'encre vu les résultats insignifiants enregistrés du côté algérien. Les représentants du gouvernement l'ont mentionné à plusieurs reprises. La faiblesse du flux d'investissements européens en Algérie explique, entre autres l'insatisfaction de, l'Algérie qui jouera demain la carte du réaménagement du calendrier du démantèlement tarifaire. L'Algérie mettra le paquet pour négocier l'adaptation de ce calendrier aux besoins de l'économie nationale. La délégation réussira-t-elle à convaincre son homologue européenne ? «Tout dépend des arguments que présentera l'Algérie», répond un expert en commerce international. Il s'agit donc pour l'Algérie d'avoir la force de convaincre. «Il ne suffit pas de dire que nous avons la possibilité de réviser l'accord en nous basant sur une clause contenue dans cet accord, mais il faut réussir à donner les justificatifs qu'il faut», ajoute cet expert. Pour l'heure, on sait que l'Algérie se propose de demander à l'UE l'adaptation du calendrier et des listes des produits concernés par le démantèlement tarifaire pour répondre aux ambitions de développement et de modernisation de l'industrie algérienne. Car ce démantèlement n'encourage pas la création et le développement de certaines industries locales. C'est du moins l'argument avancé par un membre proche de la délégation algérienne attendue demain à Luxembourg. Ainsi, l'objectif est de permettre à l'Algérie de se préparer au démantèlement total pour que l'industrie algérienne puisse concurrencer la production européenne qui pénétrera le marché algérien. Pour l'Algérie, même si l'accord reste important, étant donné que c'est «une option stratégique», l'accord est à adapter aux changements de l'économie nationale. Là, faut-il le rappeler, les mesures prises par le gouvernement algérien en matière d'investissements ont soulevé moult inquiétudes chez les Européens qui ont fait valoir le droit de réserve avant d'annoncer leur disponibilité à s'adapter à ces changements. La mesure 49%-51% avait en effet été fortement contestée. Les explications données par l'Algérie ont réussi à dissiper les malentendus mais n'ont pas réussi à améliorer le flux des investissements en Algérie. Qu'apportera de nouveau cette réunion du conseil d'association ? Dossier à suivre.