«Quoiqu'on ne soit pas concernés directement par la nouvelle taxe, on est tout de même surpris, comme tous les clients.» «Cette taxe [pour l'achat d'un véhicule neuf, NDLR] ne fera que chambouler notre travail, et nous déplorons ce genre de mesures, compte tenu de l'effet déstabilisateur qu'elle va engendrer sur nos transactions commerciales relatives à l'achat d'une voiture par un prêt bancaire.» A quelques nuances près, ces propos sont ceux de responsables d'agences bancaires associées à l'opération d'achat d'un véhicule neuf. Les banques impliquées, en l'occurrence El Baraka banque, BNP Paribas, Société générale et Cetelem, nous ont fait savoir d'emblée que cette taxe, appliquée pour ceux ayant déposé leurs dossiers juste après son entrée en vigueur, ne «change pas les modèles des transactions». Autrement dit, le taux et la somme établis pour les futurs clients ne changent pas. Et pour cause, selon la responsable de l'agence de BNP Paribas de Sidi Yahia, sa banque octroie un crédit bancaire en fonction du montant mentionné sur la facture pro forma. «Après avoir versé 20% sur le compte du concessionnaire domicilié dans notre agence, on accorde au client la lettre d'acceptation avec un reçu de versement de cette somme. Si la voiture est disponible, on lui donne directement la carte jaune, ou bien il attend l'arrivage de son véhicule», a-t-elle ajouté. Mais y a-t-il des mesures spéciales prises depuis l'instauration de ladite taxe ? Sur ce point, la même responsable nous a précisé que sa banque ne prend en ligne de compte que le prix du véhicule écrit sur la facture pro forma. «Nous, ce qui nous intéresse, c'est le prix du véhicule mentionné sur cette facture, et le taux d'intérêt sera fixé en fonction de ce prix. C'est aux concessionnaires de voir la date du dépôt du dossier du client pour déterminer s'il est concerné par cette taxe ou non», explique-t-elle. Cependant, pour cette responsable, la décision des pouvoirs publics d'imposer une taxe allant de 50 000 à 150 000 DA, en fonction de la cylindrée et de la carburation pour les acquéreurs de véhicules neufs, ne va pas faciliter la tâche. En effet, elle nous fera remarquer qu'un certain mécontentement a été enregistré par ses services chez les clients. En ce sens que plusieurs de ceux ayant déposé leur dossier et commencé à faire des démarches pour l'acquisition d'une voiture, ont tout simplement abandonné leur procédure. «Depuis son imposition, plusieurs clients ont abandonné leurs démarches dès que le concessionnaire a exigé qu'ils payent la taxe. Une femme est venue juste ces jours-ci pour nous dire de résilier le contrat car le concessionnaire lui a demandé de payer en plus 130 000 DA», poursuit la même source. Et d'indiquer au passage que la somme à payer en termes de taxe, se fait en espèces chez le concessionnaire. «Dans ce cas, on perd notre temps avec des clients, et le volume de transactions commerciales concernant ce produit [la vente par crédit] risque de baisser», déplore notre interlocutrice. «On est perdant sut toute la ligne», conclut-elle. Même son de cloche à la Société générale de Sidi Yahia. «On n'est pas concernés, et sachez que nous n'avons pas été informés. On a su via la presse nationale», dira un responsable au niveau de cette agence bancaire. Pour le directeur de la communication et de marketing de la banque El Baraka, M. Saïd Karim, qui a abondé dans ce sens, sa banque ne se sent nullement touchée par cette nouvelle mesure fiscale, d'autant que, précise-t-il, celle-ci s'applique au niveau des concessionnaires. S. B.