Photo : Riad De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar Conformément à la volonté du ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, et de sa psychopédagogie, les enfants de moins de 12 ans seront les derniers à quitter l'école. Cela au moment où les plus âgés comptent déjà quelques semaines de repos à leur actif. Le ministre, en fin didacticien et psycho-analyste, a cru bon de retenir les enfants jusqu'à fin juin et d'amputer, ainsi, leurs vacances d'un mois entier. Les résultats des premiers examens ne se sont pas fait attendre et les parents d'élèves commencent déjà à maugréer contre la méthode du ministre. «Mon enfant, d'habitude brillant et très à la page, a trouvé beaucoup de problèmes à se concentrer sur les questions de mathématiques et de technologie. Je ne sais pas qui a décidé cela, mais je crois qu'il a tort. Dans les plus grandes écoles du monde, on ne touche pas aux vacances des enfants. C'est un droit inaliénable», notera une dame d'un certain âge devant l'école Khiat Salah de la cité Yaghmorassen.Il y a lieu de rappeler que les directeurs d'écoles du pays ont été destinataires d'une instruction leur commandant de tenir les examens du premier palier primaire à partir du 20 juin. C'est désormais chose faite et on ne peut pas dire que ce soit un franc succès. Bien au contraire. «Cela fait plus de trois semaines que les plus petits n'arrivent plus à se concentrer et paraissent plus distraits et plus enclins au jeu et à la détente», notera une conseillère à l'orientation au niveau de la direction de l'éducation. Cela pour plusieurs facteurs. D'abord, à cause de la Coupe du monde et de la participation de l'équipe nationale dans ces joutes mondiales, ensuite de l'avènement des grosses chaleurs, synonymes de vacances, de détente, de loisirs et de jeu. Un ensemble de détails qui semblent avoir échappé à monsieur Benbouzid, lequel a expliqué, en mars derniers à la Chambre des sénateurs : «Nous avons prolongé l'année scolaire pour permettre une meilleure acquisition pédagogique et rétréci les vacances pour que nos enfants n'oublient pas ce qu'ils avaient appris l'année auparavant [!?]». D'aucuns parmi les spécialistes de didactique et de la psychopédagogie, exerçant notamment au niveau de l'université, nous ont expliqué que «nous n'avons pas besoin d'avoir fait des études ou de connaître la psychologie infantile pour savoir qu'une telle attitude est archi-fausse, car elle ne repose pas sur des bases scientifiques, ni pédagogiques. Un enfant a besoin de se ressourcer et de se renouveler sans cesse. Il a besoin de temps pour cela et il a besoin de ses vacances. Un enfant, quand il retient quelque chose, c'est pour de bon. C'est connu. L'attitude du ministre me déconcerte. Je vous le dis sincèrement», notera H. Amine, un psychopédagogue installé à Toulouse en France. S'il y a une chose que nos enfants retiendront pendant longtemps, ce sera certainement l'année où ils ont tenu leurs examens en plein été et en pleine Coupe du monde.