De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar C'est une note de la discorde que celle envoyée par le département de Boubekeur Benbouzid, ministre de l'Education nationale, aux directeurs des établissements scolaires de la wilaya d'Oran. Une note qui a semé le courroux et l'indignation au sein des parents d'élèves qui n'en saisissent pas le sens ni surtout l'utilité. Les chefs d'établissement scolaire ont été «destinataires d'instructions du ministère de l'Education nationale fixant les compositions du premier palier scolaire au 20 juin», nous confient des directeurs d'école et des inspecteurs d'académie. Cela, au moment où les examens de 6ème sont déjà programmés pour le 27 du mois en cours et les élèves déjà libérés. Du coup, les parents d'élèves du premier palier sont dans l'expectative. «Comment se fait-il que les plus grands soient libérés, alors que les plus petits, plus vulnérables aux chaleurs et à l'ambiance, sont retenus jusqu'à la fin de juin ?» s'insurgent des femmes devant le siège de la direction de l'éducation d'Oran. Déjà, une ambiance estivale règne au sein des écoles primaires d'Oran où les petits écoliers sont plus enclins au jeu et à la détente qu'à la scolarité. «Les enfants commencent à lâcher. Ils sont de plus en plus distraits et paraissent s'ennuyer. Les retenir jusqu'à la fin de juin, c'est de la folie. C'est maintenant qu'il faut faire les compositions, après, ce serait les sanctionner. Cela d'autant plus que la plupart des écoles ont terminé le programme, je ne vois pas comment on pourrait procéder de la sorte ?» note une institutrice expérimentée. Au moment où les responsables de l'éducation parlent, en grande pompe, d'orientation scolaire et de programmes grandioses dans le domaine, les spécialistes de la didactique estiment que «pareilles procédures et situations dénotent une méconnaissance totale des règles de la pédagogie et de la psychopédagogie», estimant que «les responsables du ministre doivent revoir leur copie, car la mesure est anti-pédagogique». Pour leur part, certains employés de l'administration au niveau de la direction de l'éducation estiment que «retenir les enfants jusqu'à la fin juin, c'est surtout nous encombrer face à l'examen de 6ème et aux épreuves du bac». Actuellement, parents d'élèves, instituteurs, directeurs d'école et autres pédagogues ne savent plus que faire face à cette nouvelle ineptie dans le secteur.