Fortement contestées par les milieux d'affaires et les pseudo-investisseurs étrangers, la loi de finances complémentaire 2009 (LFC 2009) et les nouvelles mesures de contrôle des importations ont fini par donner des résultats positifs. Preuve en est, une année après l'adoption de la LFC 2009, les importations ont sensiblement baissé pour plusieurs catégories de produits. C'est le cas pour les céréales, une filière stratégique pour le pays au même titre que la filière lait. Ainsi, depuis l'instauration des nouvelles mesures, l'Algérie a enregistré une baisse graduelle de ses achats à l'étranger en produits alimentaires. Les chiffres rendus publics périodiquement par le Centre national de l'informatique et des statistiques (CNIS) le montrent clairement. Rien que pour le mois de mai dernier, la facture alimentaire de l'Algérie a chuté de 36%. Les montants d'importations les plus faibles ont concerné les céréales, entre autres, avec une forte chute de 66,97%. Ce qui est rassurant pour un pays qui cherche à relever le défi de la sécurité alimentaire durant les années à venir. En l'espace de quelques mois, l'Algérie a réussi à réduire ses importations en blé (depuis avril 2009, elle n'a pas importé de blé dur et d'orge) mais aussi à reprendre sa place sur le marché de l'exportation de l'orge après 43 ans d'absence. C'est bien beau de rappeler ces exploits à chaque fois que l'occasion se présente, mais le plus important reste à faire. Il s'agit de consolider ces résultats et de les améliorer. Si, pour l'heure, aucune prévision n'est donnée du côté du département de Rachid Benaïssa sur la production 2009-2010, on espère au moins atteindre celle de l'année dernière en céréales, c'est-à-dire 60 millions de quintaux. Il y a lieu surtout d'espérer que les mécanismes de régulation du marché des céréales apporteront les résultats escomptés. Le conflit ayant opposé l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) aux transformateurs de blé nous rappelle la nécessité d'opérer des correctifs au mécanisme appliqué. Certes, aujourd'hui, ce conflit n'est qu'un vague souvenir puisque 90% des transformateurs ont repris leurs enlèvements de blé auprès de l'office, mais d'autres étapes sont à franchir. Le Conseil interprofessionnel des céréales qui tiendra prochainement sa première réunion est appelé à se pencher sur la question de régulation des importations et celle de distribution des quotas aux transformateurs. C'est le même défi auquel devra face le Comité interprofessionnel du lait (CIL) pour éviter qu'une autre crise de poudre de lait n'intervienne dans cette filière stratégique et pour arrêter les manœuvres de certains producteurs qui ne font qu'aggraver la situation en prenant comme à l'accoutumée le consommateur en otage. S. I.