Synthèse de Smaïl Boughazi Le président de la Cité nationale (française) de l'histoire de l'immigration, Jacques Toubon, a estimé hier que le rôle des chefs d'entreprise algériens binationaux établis en France est «important». Il a précisé, à l'issue d'un entretien avec le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, que ces chefs d'entreprise peuvent jouer un rôle dans le développement des relations économiques entre les deux pays. «Dans notre pays, il existe une classe moyenne de la communauté algérienne, en particulier des chefs d'entreprise capables de créer un véritable réseau et c'est quelque chose que nous devons faire», a-t-il noté. M. Toubon a relevé, par ailleurs, l'importance de l'immigration algérienne en France qui constitue, a-t-il dit, «une sorte d'héritage, un capital que nous devons investir dans l'avenir». Les entretiens ont porté également sur la récente visite en Algérie de M. Claude Guéant, secrétaire général de l'Elysée, et de M. Jean-David Levitte, conseiller diplomatique du président français, M. Nicolas Sarkozy. «Nous avons fait le point sur cette visite et constaté combien elle avait été positive», a-t-il affirmé, ajoutant qu'il y a aujourd'hui, de la part des autorités algériennes et françaises, «une volonté partagée de travailler sur le développement économique et l'investissement». De son côté, M. Medelci a indiqué que les entretiens avec M. Toubon, «un ami de l'Algérie», ont porté sur la communauté algérienne en France et le rôle qu'elle peut jouer de façon «plus large» dans le développement des relations entre les deux pays. «C'est le début d'un nouveau processus», a-t-il souligné, exprimant son souhait que ce processus permette de «nous rapprocher de notre communauté et lui permettre de jouer un rôle plus important chez nous». M. Medelci a ajouté que sa rencontre avec M. Toubon a porté aussi sur les relations bilatérales dans les domaines politique, économique et social. Il est utile de noter à ce titre que les chefs d'entreprise binationaux sont un véritable gisement pour le pays. Et afin d'attirer ces investisseurs potentiels, les pouvoirs publics ont initié d'innombrables actions pour encourager leur retour. Il faut reconnaître en plus que ce mouvement est devenu une véritable tendance au sein de la diaspora nationale. Une enquête du Centre de recherche en économie appliquée (CREAD), réalisée il y a quelques années, a révélé que près de 6 000 Algériens par an (tous âges et catégories sociales confondus) rentreraient définitivement au pays, soit deux fois plus qu'en 1998. Parmi eux, 94% viennent de France. La plupart des Franco-Algériens qui reviennent dans leur pays ont un haut niveau d'études, et travaillent dans les nouvelles technologies ou le commerce, indique-t-on.