Une activité diplomatique intense entre Alger et Paris caractérise les relations algéro-françaises ces derniers jours. Une situation perçue, par de nombreux observateurs comme un "réchauffement" des relations bilatérales, qui étaient jusque-là, otages des dossiers qui fâchent les deux parties. Après la visite dimanche dernier de M. Claude Guéant, secrétaire général de l'Elysée, et de M. Jean-David Levitte, conseiller diplomatique du président français, M. Nicolas Sarkozy, qui ont eu des entretiens avec le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a reçu hier à Alger le président de la Cité nationale (française) de l'histoire de l'immigration, Jacques Toubon. Dans une déclaration à la presse à l'issue de l'audience, M. Toubon a indiqué que les entretiens ont porté sur la récente visite en Algérie de M. Claude Guéant et de M. Jean-David Levitte. "Nous avons fait le point sur cette visite et constaté combien elle avait été positive", a-t-il affirmé, ajoutant qu'il y a aujourd'hui, de la part des autorités algériennes et françaises, "une volonté partagée de travailler sur le développement économique et l'investissement". Les déclarations de M. Toubon sonnent, ainsi, comme une volonté des deux parties à donner un nouveau souffle aux relations bilatérales, en privilégiant la vision pragmatique des rapports entre les deux parties, d'autant plus que les rapports commerciaux n'ont jamais été affectés par les différends politiques. Mais, il demeure que pour parvenir à une normalisation des relations bilatérales, les deux partis doivent s'atteler à résoudre en profondeur les blocages qui sont d'ordre politique, à l'image de la brûlante question de la mémoire qui semble être l'un des obstacles sur lesquels butent les relations algéro-françaises. Par ailleurs, M. Jacques Toubon, a indiqué que sa visite officielle s'articule autour de la communauté immigrée, en évoquant avec M. Medelci le rôle "important" que peuvent jouer les chefs d'entreprise algériens binationaux établis en France dans le développement des relations économiques entre les deux pays. "Dans notre pays, il existe une classe moyenne de la communauté algérienne, en particulier des chefs d'entreprises capables de créer un véritable réseau et c'est quelque chose que nous devons faire", a-t-il noté. M. Toubon a relevé, en outre, l'importance de l'immigration algérienne en France qui constitue, a-t-il dit, "une sorte d'héritage, un capital que nous devons investir dans l'avenir". De son côté, M. Medelci a indiqué que les entretiens avec M. Toubon, "un ami de l'Algérie", ont porté sur la communauté algérienne en France et le rôle qu'elle peut jouer de façon "plus large" dans le développement des relations entre les deux pays. "C'est le début d'un nouveau processus", a-t-il souligné, exprimant son souhait que ce processus permette de "nous rapprocher de notre communauté et lui permettre de jouer un rôle plus important chez nous". M. Medelci a ajouté que sa rencontre avec M. Toubon a porté aussi sur les relations bilatérales dans les domaines politiques, économiques et sociales.