Les Offices de promotion et de gestion immobilières (OPGI) rencontrent d'importantes difficultés à trouver des ressources pour entretenir leur parc immobilier surtout qu'ils n'arrivent pas à recouvrer leurs créances qui ne sont pas des moindres. Le ministre de l'Habitat, M. Nourredine Moussa, a d'ailleurs révélé, jeudi denier, lors d'une séance plénière du Conseil de la nation consacrée aux questions orales que le montant des loyers impayés dus aux OPGI à la fin 2009 s'élève à 17,5 milliards de dinars. Il n'a pas manqué d'indiquer que ces créances sont la raison des difficultés rencontrées par les OPGI «qui peinent à trouver les ressources financières leur permettant d'assurer l'entretien des logements publics locatifs estimés à 749 107 unités, soit plus de 10% du parc national immobilier». Le ministre a souligné que le montant des loyers payés ne dépassait pas les 9,8 milliards de dinars et que les services de ces offices ont été contraints de recruter des agents chargés de se rapprocher des locataires n'ayant pas réglé leurs loyers afin de les inciter à le faire. M. Nourredine Moussa a affirmé dans ce cadre que son département «continuera à poursuivre en justice tous les locataires qui ne se seront pas acquittés de leurs loyers». Rappelons qu'en 2007 déjà et selon des déclarations de responsables, les créances des OPGI, représentant le montant des loyers impayés, étaient très importantes. A cette époque, le ministre avait reconnu que les recouvrements des créances dus à la location des logements «ne dépassent pas les 50%». Il avait imputé ce déficit au «manque de canaux de communication et de dialogue entre les locataires et les offices immobiliers». Une opération «coup de poing» avait alors été décidée pour recouvrer les dettes et les OPGI avaient procédé au classement des locataires par catégories : ceux qui accumulent un retard allant jusqu'à trois mois et auxquels il suffit de faire un rappel, ceux qui se situent entre 3 à 6 mois et pour lesquels une brigade de recouvrement est dépêchée et, enfin, la catégorie des récalcitrants qui ont reçu une ultime mise en demeure avant la traduction devant la justice. Depuis trois ans donc, l'OPGI a traduit plusieurs locataires devant la justice mais cela ne semble pas dissuader l'ensemble de ses clients. A signaler par ailleurs que le ministre a indiqué que la moyenne d'âge du parc immobilier géré par les OPGI pour le compte de l'Etat était établie comme suit : 63 725 unités exploitées avant 1981, 152 490 unités entre 1981 et 1990, 128 905 entre 1990 et 1998 et 439 87 depuis 1998 à ce jour. A propos des modalités fixant les loyers de ces logements, le ministre a souligné que le prix du mètre carré des logements habités avant 1981 était fixé à 8,26 DA, celui des logements exploités entre 1981 et 1998 à 9,65 DA, alors que le mètre carré des logements exploités à partir de 1998 est fixé à 25 DA. Le ministre a rappelé dans ce contexte les efforts de l'Etat dans la subvention des loyers des logements publics qui n'ont pas été augmentés depuis plusieurs années. En réponse à une question de la presse à l'issue de la séance plénière, le ministre affirmé que le relogement des familles habitant dans des bidonvilles concernera toutes les régions du pays à condition que les familles concernées soient inscrites dans les listes du recensement de 2007. H. Y.