Maintenant que l'équipe nationale a quitté le Mondial 2010 et que la ferveur que sa qualification avait suscitée est retombée, que reste-t-il pour les Algériens et que peuvent-ils se mettre sous la dent ? Le ballon a accaparé les esprits, créé des moments où la joie et la colère alternaient. A la Coupe d'Afrique a succédé la Coupe du monde. Et maintenant ? Le citoyen est rappelé par son quotidien, il doit faire face à des préoccupations plus terre à terre. Il retrouvera son pouvoir d'achat resté le même et juste mis entre parenthèses le temps d'une courte participation des Verts à cet événement planétaire après 24 ans d'absence. Un pouvoir d'achat laminé qui limite ses chances de vivre décemment, et son aptitude à subvenir aux besoins des siens. Il ressentira à nouveau la frayeur causée par la flambée de prix et son incapacité à remplir son couffin, si couffin il y a, celui-ci ayant été remplacé depuis longtemps par les sachets en plastique. L'absence de contrôle et la spéculation effrénée des commerçants, sous prétexte de la libéralisation du commerce suite à l'entrée de l'Algérie dans l'économie de marché, ont sérieusement mis à mal le consommateur algérien qui n'en peut plus d'être plumé. Son budget ne peut plus lui garantir un mois sans difficultés, c'est le sort de la majorité des familles qui doivent souvent s'endetter. Tout le monde semble avoir oublié la réalité de tous les jours et le dur «métier» de chef de famille. L'euphorie du Mondial, qui s'est estompée avec la sortie de l'équipe nationale au premier tour, prendra bientôt fin lorsque le trophée tant convoité aura choisi l'élu de cette compétition. Cette douce halte –rien à voir avec la force physique déployée sur le terrain et la fougue des supporters- était presque perçue comme des vacances que beaucoup ne peuvent s'offrir, et il faut déjà penser au Ramadhan qui approche résolument, avec la hausse vertigineuse des prix et les sacrifices qu'il faut y consentir. Les spéculateurs se frottent déjà les mains et ne perdent pas le nord, les bruits de tous les vuvuzelas réunis ne pourront pas les détourner de leur propension habituelle à la cupidité. Le citoyen est justement en droit de s'interroger si les pouvoirs publics réussiront à mettre un frein à la flambée des prix à l'approche du Ramadhan, comme ils le promettent chaque année sans jamais y parvenir, ce qui a fortement encouragé les pratiques illicites. Il est aussi en droit de s'interroger si le dispositif destiné à réguler les prix des produits de large consommation et annoncé en début d'année par l'ancien ministre du Commerce pourra aboutir. Le texte de loi qui servira d'instrument de contrôle devra soit plafonner, soit fixer, soit homologuer les prix de certains produits alimentaires et industriels. Il reste à savoir quand les mesures prévues entreront en vigueur pour assainir le commerce et atténuer les tourments des consommateurs. R. M.