Une semaine après la brillante victoire algérienne face à l'Egypte dans le match d'appui pour la qualification au Mondial 2010, le sujet fait toujours débat. Il le fait pour de nombreuses raisons et non seulement pour la colère suscitée en Algérie après le traquenard du Caire. Le débat persiste tout simplement pour toute la dynamique engendrée pour le match. On a commenté, l'avant-match, les conditions du déroulement du match et on continue aujourd'hui à parler de l'après-confrontation entre les Verts et les Pharaons. Si on essayait de mettre de côté les attaques médiatiques égyptiennes surtout que tout a été débusqué pour se concentrer sur les effets lumineux de ce match. Un match qui a suscité une très grande joie à travers l'ensemble du pays et chez non compatriotes à l'étranger. C'est aussi un match qui a permis à des millions d'Algériens d'exprimer ouvertement leur ferveur patriotique. Tout cela était visible. Mais, le point le plus important reste l'image d'une Algérie qui gagne qu'ont admirablement donné les coéquipiers de Mansouri. Donner cette image au monde entier ne devrait pas se limiter au foot et au sport, cela devrait toucher d'autres secteurs, plus particulièrement l'économie qui attend d'être construite sur des bases solides. Pour constituer l'équipe nationale, l'Algérie a fait appel à des professionnels. Ce sont, en effet, des joueurs qui évoluent dans des clubs de renommée mondiale. Ils ont au fil des ans acquis une grande expérience et amélioré leurs performances. Ils sont en parallèle fort nombreux les Algériens dans toutes les disciplines à montrer leur savoir-faire à l'étranger où les conditions sont favorables par rapport à l'Algérie. Médecins, chercheurs, ingénieurs, managers, enseignants universitaires, en somme des dizaines de milliers d'élites à servir d'autres pays au moment où les besoins en ressources humaines qualifiées s'accentuent en Algérie. Il suffit donc de généraliser l'expérience du foot à d'autres domaines pour établir les assises du développement. Mais encore faudrait-il mettre le paquet pour attirer la diaspora algérienne. Mettre le paquet à différents niveaux en prenant en considération tous les paramètres. Sur ce plan, la volonté politique existe. Bouteflika l'a encore affiché lors de sa visite à Sétif à l'occasion de l'ouverture officielle de l'année universitaire 2009/2010. Evoquant «la problématique du transfert, de la consécration et de la reproduction des connaissances», il a dit qu'«il n'y a de place que pour les sociétés dotées d'entreprises fortes et compétitives et jouissant de ressources humaines hautement qualifiées et compétentes». A l'ère de l'innovation et de l'économie du savoir, l'Algérie a donc intérêt à assurer les conditions nécessaires pour le retour de ses élites et arriver par la suite à généraliser les réussites. S. I.