La Turquie ne décolère pas. Elle est décidée à rompre ses relations avec Israël si l'Etat hébreu ne s'excuse pas pour l'agression contre le navire turc ayant participé à l'opération «Free Ghaza». Le chef de la diplomatie turque, Ahmet Davutoglu, a annoncé hier que son pays «rompra ses liens avec Israël si celui-ci ne s'excuse pas pour l'agression, à la fin de mai dernier, contre un navire turc ayant participé à «Free Ghaza». Le ministre turc des Affaires étrangères a exigé d'Israël qu'il présente ses excuses et accepte les conclusions d'une commission d'enquête internationale sur son agression. Il avait annoncé juste avant que son pays avait interdit son espace aérien «à tous les avions militaires israéliens», une décision prise en réaction à l'agression sioniste de la fin de mai dernier. Le chef de la diplomatie turque a tenu à préciser que «cette décision n'a pas été prise pour un ou deux avions seulement», mais, a-t-il menacé, «elle pourrait être élargie aux vols civils». Israël «ne s'excusera jamais» auprès d'Ankara, a rétorqué, dans la même journée d'hier, un haut responsable du bureau du Premier ministre, Benyamin Netanyahu. «Israël ne s'excusera jamais pour avoir défendu ses habitants. Nos jeunes soldats ont le droit de se défendre lorsque leur vie est en danger immédiat face à une bande de voyous qui tentaient de les lyncher», a insisté ce responsable qui a requis l'anonymat. «Nous avons le droit d'empêcher le transfert d'armes de l'Iran vers Ghaza», a-t-il conclu. Le raid a porté un coup sévère aux relations entre les deux pays qui avaient signé des accords de coopération militaire en 1996. La Turquie a rappelé son ambassadeur. M. Davutoglu a souligné avoir présenté de nouveau les demandes turques lors d'un entretien qu'il a eu mercredi dernier à Bruxelles avec le ministre israélien du Commerce et de l'Industrie, Binyamin Ben Eliezer, premier contact entre les deux pays depuis la crise provoquée par le raid. «Nous n'attendrons pas jusqu'à l'éternité pour la réponse israélienne», a-t-il ajouté. La Turquie insiste sur les excuses de l'Etat hébreu mais tient également au paiement de compensations de la part d'Israël.Vendredi dernier, Benyamin Netanyahu a déclaré dans un entretien à la télévision publique israélienne qu'il souhaitait éviter d'envenimer les relations entre Israël et la Turquie. «Il n'y a toujours pas d'accord entre nous et la Turquie», déclare-t-il. «Mais il est bon d'essayer d'enrayer la détérioration» de nos relations. Mais face à une position turque très ferme, tout porte à croire que les deux pays se dirigent vers la rupture de leurs relations diplomatiques. H. Y.