Avec plus de 3 000 heures d'ensoleillement par an, l'Algérie a tout ce qu'il faut pour développer l'utilisation de l'énergie solaire, ou presque. Le soleil tout seul ne suffit pas. Il faut la technologie et les équipements pour transformer ce don du ciel en énergie électrique. Et c'est là que le bât blesse. La fabrication des cellules photovoltaïques, des panneaux solaires et des accumulateurs coûte cher, ce qui rend cette énergie onéreuse par rapport à celles polluantes. Aussi le défi algérien est-il d'avoir le budget et les technologies nécessaires pour, d'abord, financer la fabrication de panneaux solaires et, ensuite, subventionner, du moins en partie, leur installation à grande échelle. Car les panneaux solaires ne sont pas disponibles sur le marché, et quand bien même ils le seraient, il est quasi impossible pour un particulier d'assumer les charges d'une installation solaire. Le retard dans l'exploitation de l'énergie solaire est indéniable. Conscient de ce retard, l'Etat algérien a décidé de mettre en place une stratégie pour développer les différentes applications des énergies renouvelables. Le premier pas est avec le chauffe-eau solaire qui, selon le Portail algérien des énergies renouvelables, est l'une des applications les plus prometteuses de cette stratégie. Un chauffe-eau solaire peut satisfaire jusqu'à 80% des besoins des grands consommateurs d'eau chaude tels que les hôtels, les bâtiments, les hammams… Des programmes nationaux, des campagnes de sensibilisation, des investissements et plusieurs projets de partenariat et de coopération internationaux ont été réalisés. Les secteurs ciblés sont l'habitat, le transport, l'industrie… Parmi ces programmes, le Portail cite le programme Horizon 2011 pour alimenter 5 500 foyers en eau chaude solaire (financé par le PNUD) ; le programme Alsol : 1 000 chauffe-eau individuels dans les logements et 1 000 dans l'industrie financés par le Fonds national pour la maîtrise de l'énergie (FNME) ; le programme d'installation de 16 000 m⊃2; de chauffe-eau solaires pour des sites isolés (financé dans le cadre du PNME). L'engagement de l'Etat algérien, les programmes nationaux lancés par le ministère de l'Energie et des Mines, le cadre réglementaire ainsi que les campagnes de sensibilisation ont encouragé plusieurs sociétés nationales et internationales à investir dans le domaine des énergies renouvelables. Ainsi, les équipements solaires qui se trouvent sur le marché algérien sont totalement importés de Chine (pour les capteurs sous vide), de France (Giordano), de Tunisie (Soften), d'Australie (Solahart) et de Grèce (Megasun). La fabrication nationale est pratiquement absente. La seule tentative a été entreprise par le Centre de développement des énergies renouvelables (CDER) et l'Unité de développement de l'énergie solaire (UDES), qui ont dépassé le cadre expérimental et fabriqué des chauffe-eau solaires individuels. Mais cette tentative d'industrialisation est restée vaine. Il existe néanmoins des chauffe-eau solaires produits de façon artisanale par des particuliers. S'agissant de l'utilisation de ces chauffe-eau solaires, on trouve quelques installations au niveau de la Gendarmerie nationale, des complexes touristiques, de l'aéroport d'Alger, chez des particuliers et dans des centres de formation et de recherche, dans certains lycées. Mais, c'est bien peu. La surface de captation des chauffe-eau solaires installés jusqu'à présent à travers le territoire national n'atteint pas 3 000 m⊃2;. Ce qui est négligeable. Les pouvoirs publics s'en sont bien rendu compte d'ailleurs, d'où la volonté nationale de lancer, dans le cadre du plan quinquennal 2010-2014, une production industrielle de chauffe-eau solaires en Algérie en partenariat avec des entreprises et groupes industriels étrangers intéressés par l'investissement à long terme en Algérie, avec, à la clé, le transfert de la technologie et du know-how qui devrait figurer dans les conventions de partenariat. H. G. Situation énergétique du pays La situation énergétique du pays n'est pas en faveur du développement des Energies Renouvelables en général et plus particulièrement des applications de l'énergie solaire thermique et du chauffe-eau solaire. En effet les recettes de l'Algérie proviennent à 98% des hydrocarbures. Le taux d'électrification du pays est à 97% alors que le taux de couverture en gaz est de 57%. 96% de la production d'électricité est produite à partir du gaz naturel, 3% à partir du diesel (pour les régions isolées du sud algérien), 1% à partir de l'eau (centrale hydraulique de 100 MW). Quant à la production d'électricité à partir des ENR, elle est très faible : 1MW. Le prix du KWh est environ de 4 DA pour les clients domestiques et industriels. Et enfin, le prix du gaz est de 0,068 DA le mètre cube. (Source : Ministère de l'Energie et des mines) In le Portail algérien des Energies Renouvelables