Le pied diabétique est l'une des complications les plus impressionnantes de la maladie. Entre 5 et 10% des diabétiques souffrent de lésions aux pieds, dont 6 à 8% d'entre eux subissent une amputation. En Algérie, 50% des malades subiront une amputation controlatérale, dans les cinq années suivantes. C'est ce qu'ont indiqué des experts lors d'une rencontre scientifique organisée par le laboratoire MSD à l'hôtel Sofitel à Alger. Placée sous la présidence des professeurs Brouri et Semrouni, cette rencontre axée sur la prévention et la prise en charge du pied diabétique a réuni tous les chefs de services concernés des hôpitaux de la région centre du pays. Abordant la prise en charge et le traitement de l'infection du pied diabétique, le Pr Samia Zekri, de l'hôpital de Birtraria, a souligné, d'après des statistiques de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qu'«un diabétique subit une amputation de pied toutes les 30 secondes à travers le monde». Selon cette spécialiste, «il y a urgence dans la mise en place de groupes de travail pluridisciplinaires et l'élaboration de stratégies de prise en charge adaptées aux réalités nationales». Les atteintes au pied constituent entre 10 et 20% des motifs d'hospitalisation au service de diabétologie en Algérie. En revanche, elles sont de 50% en Europe et aux Etats-Unis. De son côté, le Pr Safia Mimouni du CHU Mustapha-pacha d'Alger, a indiqué que l'infection du pied diabétique qui est aujourd'hui, un vrai problème de santé publique, représente la première cause d'hospitalisation de par le monde (plus d'un million d'amputations dues au diabète ont lieu chaque année). Elle dira que près de 10% de ces malades seront amputés. Pour sa part, le Pr Nadjia Ramdani, du CHU Mustapha-pacha d'Alger, a qualifié l'infection du pied diabétique de «très grave», précisant que «la moitié des diabétiques atteints de cette infection subissent une amputation des deux pieds dans un délai de cinq ans». Et d'ajouter que les complications de cette maladie sont à l'origine de l'ulcère du pied dans 15% des cas et de 50% des décès. Les intervenants ont plaidé pour une prise en charge précoce du pied diabétique, insistant sur la nécessité d'intervenir en amont, à titre préventif, pour éviter le recours ultime à l'amputation, car, est-il précisé, il est possible de prévenir l'amputation par de simples conseils sur les soins des pieds. En outre, les intervenants ont fait part d'un nouvel antibiotique sur le marché algérien qui agit sur les principaux germes responsables de l'infection du pied diabétique. La prévention du diabète, un mal qui prend de l'ampleur en Algérie, demeure à l'ordre du jour. Le diabète reste ainsi une maladie difficile à guérir, mais facile à prévenir. A. B.